Avec ce genre de production, deux options dans la manière de la visionner sont en définitive possible : soit on la prend au premier degré à la recherche d’un cinéma novateur et cérébral ce qui aboutira à une énorme déception, soit on le prend comme une petite série B du samedi soir pour se vider la tête ou même comme un plaisir coupable et dans ce cas de figure c’est plutôt réussi. En effet, « Breaking In » n’apporte quasiment rien de nouveau au sous-genre du home invasion (films où des assaillants tentent de pénétrer une maison donc) hormis le fait qu’il inverse intelligemment la donne. Tout du moins durant une partie du long-métrage. Ici on a donc droit à un « Panic Room » du pauvre, tant on sent que le budget a été limité à l’essentiel, où c’est une mère enfermée à l’extérieur d’une résidence high-tech qui va devoir y entrer pour sauver ses enfants des mains des malfrats qui l’ont délogée.
Au niveau du scénario c’est donc plutôt anémique, l’enjeu du film se résumant à cette proposition, ni plus ni moins. Avec bien sûr un paquet d’argent à la clé pour les cambrioleurs et le sauvetage coûte que coûte de sa progéniture pour l’héroïne. Mais comme tout cela est traité avec beaucoup de rythme, sans fioritures et avec des rebondissements constants, on ne s’ennuie pas une seule seconde et c’est tout à fait efficace. Il faut juste éviter de trop regarder dans les détails car, à ce moment-là, de nombreuses invraisemblances qui pullulent et quelques clichés vont certainement venir entraver l’appréciation de « Breaking in » et la vision sympathique que procure cette série B honnête et humble.
En revanche, on pourrait se dire qu’il est étonnant de voir un cinéaste comme James McTeigue à la réalisation de ce pur produit de série. Lui qui a mis en scène le culte « V pour Vendetta ». Mais c’est oublier qu’hormis cette bobine de référence, le metteur en scène n’a pas signé grand-chose d’autre de mémorable et que ce dernier était peut-être un coup de chance ou le film d’une vie. Certes, McTeigue n’est pas manchot et sait tirer partie de l’espace de cette immense demeure et ses environs et il parvient à quelques bons moments de tension. Cependant, rien à voir avec la maestria technique de David Fincher et son visuellement incroyable « Panic Room » tout comme aux sueurs froides provoquées par « The Strangers », si l’on reste dans la même veine. En résulte un petit divertissement bien troussé qui passe bien le temps avec une femme afro-américaine en tête d’affiche, ce qui n’est pas si souvent.
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