L'été touche à sa fin et Keith Reynolds, prof de musique bohème avec ses lunettes de hipster, ses chemises à carreaux de djeuns et son visage de père innocent qui écoute France Culture dans son espace, trouve refuge à New York dans la musique, lorsque sa femme et sa fille sont trop affairées à préparer la rentrée en terminale de cette dernière. Normal me direz-vous, on s'en tape un peu du lycée et de l'attitude clichée libérée, alcoolique de sa fille. Non, ce qui nous intéresse c'est cette petite lycéenne anglaise qui débarque fraîchement du Vieux Continent et qui va réveiller en Keith des émotions refoulées.
Crise de la quarantaine, puberté à son pic, famille amerloque unie et cliché à souhait, tous les ingrédients sont réunis pour nous offrir une série d'événements attendus. Comme une partition aux gammes bien organisées en une parfaite harmonie, le film se déroule comme écrit sur du papier à musique tant tout est prévisible. On finit par perdre le rythme et malgré de bons accords (Felicity Jones, toujours aussi fraîche et juste - déjà dans Like Crazy, attention à ne pas s'enfermer de le rôle de l'ingénue amoureuse) le ton ne change pas vraiment. Tout en retenue, peut être trop, ce morceau idyllique ne décolle pas et ne laisse aucune place à la passion, mais plutôt à la frustration. Le style de Drake Doremus reste cependant fluide, intense et modeste - une grosse bouffée d'air frais.