Open your eyes and I'll tell you my name
"I have seen the book. The book that turned darkness into light."
Loin des habituelles grosses productions Disney, Pixar ou Dreamworks, Brendan et le Secret de Kells est une petite perle de l'animation résultant d'une collaboration entre l'Irlande, la France et la Belgique (Irlando-franco-belge... ça se dit?). Avec son identité graphique propre, librement inspirée des enluminures, le film peut surprendre à première vue. En effet, tout est plat, des personnages aux décors : il n'y a ni perspective, ni profondeur, tout n'est qu'en deux dimensions. Mais loin d'être une tare, cela contribue à l'immersion du spectateur dans cet univers coloré et si particulier.
Le premier film de Tomm Moore nous emmène donc entre les remparts de Kells, un petit village Irlandais. Là, sous la tutelle stricte de l'abbé Cellach, les moines de l'abbaye travaillent à la construction d'un mur fortifié autour de la ville afin de la préserver de l'invasion Viking. Parmi eux se trouve Brendan, neveu de l'abbé et apprenti au scriptorium du monastère. Leur routine sera rapidement perturbée par l'arrivée d'Aidan, un moine qui a fui l'île où il habitait lorsque les Vikings ont attaqué et réduit l'endroit en cendres, et qui a ramené avec lui Pangur Ban, un chat blanc, ainsi qu'un livre. Et pas n'importe quel livre : le livre d'Iona, dont les premières illustrations ont été réalisées par le plus célèbre enlumineur : Saint Colomban. Prenant Brendan sous son aile, Aiden apprend peu à peu au jeune garçon l'art des enluminures, dans l'espoir qu'il soit un jour en mesure d'achever le livre. Mais l'entreprise n'est pas sans risques et Brendan doit désobéir à son oncle et sortir de Kells afin d'aller récolter des baies dans la forêt. Grâce à l'aide d'Aisling, une fille étrange qu'il a rencontré dans les bois, il parvient finalement à dénicher les précieuses baies indispensable à la fabrication de l'encre et peut donc commencer son apprentissage de la voie des enlumineurs.
Si le film se base sur un contexte religieux, ce n'est jamais trop mis en avant et n'est pas un but en soi. Entre réalité et fantastique, l'histoire s'inspire librement d'évènements réels comme l'invasion Viking et le Livre de Kells, et les mélange habilement avec des éléments du folklore Irlandais tels que le mythe de Crom Cruach, le tout sur une musique de Bruno Coulais et du groupe irlandais Kíla qui s'intègre parfaitement à l'action et sait ne pas se faire trop présente.
N'étant pas sans rappeler l'univers de Hayao Miyazaki sous des traits Irlandais, Brendan et le Secret de Kells est un film à voir aussi bien par les enfants que par les adultes et qui ne laissera personne indifférent.
Dans l'attente du prochain film de Tomm Moore, Song of the Sea qui sortira à la fin de l'année.
(critique originalement rédigée en anglais dans le cadre d'un travail à réaliser pour la fac)