Ce matin, à moitié en pyjama, je suis allée acheter des céréales et du jus d'orange ; il me fallait un dessin animé pour aller avec mon petit-déjeuner de petite fille (loin des litres de café matinaux habituels). Je lançais donc The Secret of Kells.
https://www.youtube.com/watch?v=xFhd8RfCqVg
Surprise par toutes ces formes géométriques un peu folles, je me suis laissée emporter par la beauté des images, l'originalité du trait, l'abstraction complète de l'espace. C'est magnifique : la forêt sauvage infinie aussi sombre qu'illuminée contraste avec le rouge terrible des vikings. L'imaginaire semble ne pas avoir de limites, les choses et les êtres défient les lois du réel, ça s'envole, ça s'enfuie, ça apparaît et ça disparaît, la furtivité des mouvements m'emporte dans une Irlande folklorique. Je n'aurais pas assez de mots pour décrire la féérie du film, mes yeux ébahis me rendent muette, regardez-le.
Ma régression infantile du matin m'a permis de passer outre le scénario ultra convenu : la quête initiatique d'un jeune garçon. Le mystère est rompu par les dialogues trop nombreux et les conflits inutiles avec une figure paternelle molle. Le film atteindrait sa perfection sans aucune explication : un livre aux pouvoirs surnaturels, une immense forêt et son incarnation de loup-fille, une caverne brumeuse, des ombres cauchemardesques et un air de violon pour toute parole.