Au début on sourit, puis on se lasse... Loin d'être totalement insensible à tous ces bons mots reflétant assez bien les inquiétudes du français moyen, surtout avec un humour grinçant et une sacrée galerie d'acteurs s'en donnant à cœur joie, la mécanique reste par définition assez limitée, pour ne pas dire un peu fatigante. Oui, parce qu'il faut vous prévenir : « Brèves de comptoir », ce n'est QUE ça. Pas réellement d'intrigue (ou si peu), juste des personnages partant, revenant puis repartant, chaque fois dans l'idée de balancer sa phrase qui fera plus ou moins effet sur le spectateur.
Heureusement, alors que je n'y croyais plus vraiment, le film s'enrichit d'une drôle de mélancolie, d'une inquiétude quant à la solitude, aux lendemains difficiles... On est alors plus réceptif, plus touché par chacun, et ce quand bien même le processus reste assez basique. Jean-Michel Ribes est un grand homme de théâtre : le cinéma, cela ne l'intéresse que moyennement et il ne semble pas vraiment s'en cacher. Sauf qu'ici, contrairement à « Musée haut, musée bas », il crée un minimum d'alchimie, de fond pour que le discours reste à la fois drôle et triste. Après, cela reste vraiment très inégal et pendant un bon moment, j'en ai eu un peu marre. Mais ne serait-ce que pour les quelques raisons évoquées précédemment et certaines répliques franchement réjouissantes
(le racisme, c'est comme les anglais, ça devrait pas exister!),
pourquoi pas.