Brice de Nice est indéniablement lié à Jean Dujardin. D'abord parce que c'est un personnage tiré d'un sketch de Nous C Nous et bien sûr à cause du premier volet. Mais également parce que Dujardin est un acteur incroyable et que ses mimiques et sa gestuelle sont essentielles dans le personnage. Et surtout parce que l'humour de Brice de Nice, cet humour absurde, burlesque, kitch et totalement débile est en quelque sorte la signature de Dujardin et de Nous C Nous.


Maintenant que ceci est dit, revenons à ce deuxième (faîtes pas chier) opus. Dujardin en 2016 ce n'est pas le même Dujardin qu'il était en 2005. Et même si ça paraît anodin, ça ne l'est pas. Depuis le Jeannot a gagné un Oscar, tourné dans un film de Scorsese, tourné avec et pour Clooney au côté de Bill Murray ou John Goodman. Il a tenu des rôles sérieux, d'autres rôles loufoques et s'est imposé comme un de nos acteurs les plus fructueux. Son image a totalement changé ; il est passé de "Loulou" à un Clooney à la française. Il a finalement réussi là où peu d'acteurs français réussissent. On pourrait croire qu'il a pris le melon, qu'il fait partie de la cour des grands, qu'il a changé, que dorénavant il choisit avec attention ses projets. Et bien non.
Vous allez me dire "Ok, joli exposé mais quand est-ce qu'il parle du film, ce con ?" Se remettre dans les baskets jaunes du surfeur winner ascendant snowboardeur c'est quand même sacrément gonflé, c'est un risque de se faire descendre, de perdre de la crédibilité. Surtout que ce n'était pas nécessairement le film de sa carrière le plus apprécié (revenir sur un OSS117 aurait été nettement plus safe). Mais il s'en fout. Ça lui fait plaisir, il regroupe sa bande de pote de Nous C Nous et nous pond cet incroyable Brice 3 qui fait tâche dans le cinéma actuel mais qui fait drôlement plaisir. Et aujourd'hui, voir un artiste faire des choix qui lui font plaisir plutôt que des choix nécessaires et bien c'est rare et ça se ressent. J'ai un peu l'impression qu'il vient de relâcher toute la folie qu'il n'a pas pu exprimer depuis 2005. Il nous rappelle, que finalement si certains doutaient encore, c'est bel et bien un acteur comique et que cela reste son domaine de prédilection.
Tout comme le 1 le film ne se prend pas au sérieux, il n'a aucune prétention mais il ne tombe pas dans la facilité. On a pas l'impression de voir quelque chose qui se force à être loufoque. On a juste l'impression de voir des acteurs qui s'amusent, dans un film qui les amuse. Et dans toutes ces comédies convenues, préfabriquées, clichées, forceuses, fausses, démago, plates, ordinaires, conformistes, académiques Brice 3 déferle avec la puissance d'un tsunami pour rappeler que finalement, on sait toujours faire des comédies.


Evidemment, le film n'est pas parfait mais il a le mérite d'être sincère. La promotion est un poil exagérée, je l'avoue mais le coup du leak était excellent et confirme cet esprit complètement détaché qu'ils ont choisi. Alors oui, peut-être que ça se ressent dans ma critique mais je suis fan de Jean Dujardin cependant, j'ai plutôt tendance à être encore plus sévère avec les artistes que j'admire. Cet après-midi dans mon siège de cinéma j'avais l'impression d'avoir de nouveau 12 ans, de rire aux conneries de Brice de Nice, de lâcher des "Ça farte" à tout va, de dire "J't'ai cassé" et de chanter "Le Casse de Brice", ça m'a donné un gros coup de nostalgie, ça m'a rendu heureux, et ça, finalement, c'est le plus important.

Mortord
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le 20 oct. 2016

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Mortord

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