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Ah ! La France ! Son bon goût, son exception culturelle, que dis-je, sa French Touch censée s'ériger comme un barrage à ce que l'Amérique a de plus idiot à proposer...


Il n'y a pourtant pas de quoi se toucher devant un tel projet, mû par un cynisme assez incroyable, suite d'une comédie de cour d'école ressuscitée pour voler au secours un acteur au creux de la vague et d'un réalisateur qui n'aura toujours été qu'en berne.


Car on se souvient en effet du succès : de ces quatre millions d'entrées surprise d'il y a onze ans, de ce personnage hissé au chausse pied au panthéon de la culture pop française iconoclaste et absurde.


Le reste appartient à la (toute) petite histoire du cinéma.


Le premier épisode, s'il installait Brice comme oriflamme de la bêtise horripilante et faisait son miel à se foutre constamment de la gueule de l'adulescent régressif, avait au moins pour lui d'installer ce qui, de loin, pouvait passer pour un univers autour de ce personnage jaune criard au comble du dérisoire.


Ici, onze ans après, il n'y a rien.


Si, il y a Brice. Encore plus détaché du monde réel, irritant et idiot en mode forcé.


Il y a Marius. Enfin bon, il faut attendre la moitié du film pour le voir. Et surtout, on dirait qu'ils se sont sentis obligé de l'inclure là-dedans. Car il fait tapisserie.


Il y a Igor d'Hossegor. Parce que.


Le reste, bon, encore vaut-il mieux ne pas en parler.


Et puis si, quand même. Le casting féminin du premier opus passe honteusement à la trappe, parce qu'il ne rentre dans aucune des cases d'un scénario light et surtout, d'un je-m'en-foutisme assez consternant. Parce que ce n'est finalement qu'une suite de sketches lamentable qui rapproche "l'oeuvre" des pastilles qui se voudraient humoristiques et autres mini programmes uniquement envisagés pour leur accoler de la pub supplémentaire avant le vingt heures.


Brice 3, ça mange aussi à tous les râteliers. La presse étonnamment complaisante y aurait trouvé de l'influence bigarrée des Farrelli. Excusez, mais moi, je cherche encore. Car ce que j'y ai trouvé jusqu'ici, là dedans, c'est de la paresse intellectuelle assez honteuse, du recyclage des Simpson, ainsi que de la reprise molle de ce qui a fait le succès, dans les sept pour cent de cerveau utilisés par les producteurs, de Brice de Nice.


James Huth essaie de noyer le poisson en mettant en abîme, en faisant entrer en scène un Brice vieux qui raconte un conte à des enfants dubitatifs, histoire d'essayer d'implorer la clémence, comme si on avait conscience que cela ne tenait pas la route, mais que cela sortait quand même au cinéma pour faire raquer les fans deux fois.


Sauf que rien ne fonctionne. Parce que de semblant d'univers et de désenchantement, Brice 3 rétrécit dangereusement vers le one man show. Normal vu que cela vient, à la base, d'un simple sketch. Tout comme cette sale mode, dans la comédie française, de dilater sur une heure trente des personnages d' "humoristes" qui ont fait soit disant florès. Offrant un terreau facile où se fouler et faire preuve d'imagination deviennent des gros mots, tant que ça rapporte.


Pour saupoudrer, on filme complaisamment, dans de la teuf over couleur, du cul de bombasse en maillot de bain noir ou jaune, ou du beau visage surplombant une grosse paire de seins, car un cul écrasé sur une planche de surf, c'est pas très photogénique. Comme dans Fast & Furious avant son ripolinage action, quoi.


Le reste de Brice 3, c'est comme du foutage de gueule : méchant dérisoire, délire animé totalement hors sujet, duel de cassage conservateur. Pas grave, on se dit que cela passera quand même, parce que l'absurde serait (hypocritement) revendiqué.


Si cela avait été vrai, Huth, Dujardin et leur clique auraient poussé les curseurs jusqu'au délire paroxystique. Rien de tout cela dans Brice 3 : que du secure, que de l'évident, que de la bêtise crasse et de la mimique parfois lamentable.


La seule occasion où le "délire" serait assumé, c'est à la fin de l'entreprise, reprenant son vieux Brice qui envoie son public de gosses se faire foutre. Sauf qu'il brise ici le quatrième mur de manière bien involontaire, en envoyant aussi se faire foutre le pauvre gars qui a casqué plein pot pour aller voir le nouveau veau d'or en salle.


Huth et Dujardin ont dû se dire que si le pauvre hère avait pu résister à une heure trente de traitement, il n'était sans doute plus à ça près.


Mais moi, quand on ajoute à la bêtise l'irrespect goguenard et le doigt d'honneur en full frontal, c'est la gueule de ces deux là que j'aurais envie de casser...


Behind_the_Mask, jaune pisse.

Behind_the_Mask
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le 2 août 2020

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Behind_the_Mask

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