Brick Mansions est le quartier le plus pourri de Detroit,au point que les autorités l'ont entouré de murs et de militaires afin que la racaille n'en sorte pas.Mais le jour où les voyous en question s'emparent d'une ogive nucléaire,on envoie fissa un flic de choc et un truand repenti dans ce noeud de vipères afin de récupérer l'engin."Brick Mansions" est le remake,dix ans après quand même,du film français "Banlieue 13",qui d'ailleurs pompe pas mal le "New York 1997" de Carpenter.L'originalité est que c'est la boîte française EuropaCorp,déjà productrice de "Banlieue 13",qui produit cette version américaine.Du coup,c'est évidemment le patron de la société,l'inévitable Luc Besson,qui écrit et produit ce remake dont il a confié la réalisation à un de ses poulains,Camille Delamarre,un des monteurs attitrés d'EuropaCorp,qui signe ici son premier film.L'histoire est très fidèle à l'oeuvre d'origine et on trouve les mêmes qualités et les mêmes défauts.Il est juste regrettable que les seconds soient beaucoup plus nombreux que les premières.Ca débute donc pas mal,avec un visuel intéressant présentant une cité bien dégueu et bien délabrée peuplée de renois bodybuildés et débraillés qui ont l'air grave chanmés,le tout généreusement saupoudré de gros rap qui tache pour faire téci supra sordide sur la vie de ma reum.Ca s'embrouille grave chez les connards tatoués et les scènes d'action s'enchaînent bien,d'autant que le policier Damien fait du rodéo en centre-ville pour augmenter l'adrénaline d'un bon cran.Mais sorti de cette entame dynamique où ça bastonne dur,la suite va vite dégénérer en pantalonnade bessonienne.Les exploits acrobatiques des deux zouaves qui échappent à tous les dangers sont totalement invraisemblables,tout comme les décisions des loquedus de la zone et de leur patron qui fait genre terrible mais se laisse enfler comme un nigaud.Tout ça se terminant bien entendu sur la morale gaucho-sociale et pro-racaille du gros Lucho qui nous sert un faux twist,à moins de n'avoir pas vu le film initial,qui nous montre que les salauds ne sont pas ceux qu'on croit et que les banlieusards trafiquants de drogue armés comme des porte-avions sont en réalité de braves types juste un peu soupe au lait parce que les vilains politiciens font rien qu'à leur faire des misères.Cette brillante leçon de politique-fiction s'achèvera avec la libération de Brick Mansions et l'avènement d'un monde meilleur où les tarés shootés à la meth et au gangsta rap deviennent de doux agneaux instaurant sur Terre la paix et la félicité.Amen!Ce sera l'avant-dernier film de Paul Walker,consacré star avec la série des "Fast and furious",et vu le résultat on peut penser qu'il était temps que ça se termine.Ceci dit,il est efficace dans les séquences d'action,tout comme son partenaire le français David Belle,qui reprend le rôle qu'il tenait dans "Banlieue 13".Il faut dire que s'il est tellement à l'aise dans les cabrioles,plus que dans l'art dramatique visiblement,c'est parce qu'il fut un des fondateurs du parkour,ce qu'on appelle aussi street run,discipline consistant à courir et sauter partout en utilisant les bâtiments et le mobilier urbain.Le rapeur RZA fait triste figure en parrain de la zone,et le voir cuisiner ses petites recettes est du plus haut comique,manque plus que le petit tablier.Les autres acteurs sont aussi mauvais qu'inconnus mais compensent par leurs physiques patibulaires,le plus caractéristique dans le genre étant le colosse Robert Maillet,ex lutteur professionnel,qui joue le bien nommé Yeti.Il y a forcément deux jolies filles,une noire et une blanche,et il faut avouer que leur combat en tenue disons décontractée est plutôt émoustillant.