Les démons ne viennent pas d'un enfer souterrain. Non, ils viennent du ciel. Petite phrase de Lex Luthor dans Batman v Superman où celui-ci tentait de prouver que Superman n'est ni un Dieu bienveillant ni même une bonne personne.
"Les démons viennent du ciel", c'est en tout cas l'idée que Brightburn : L'Enfant du mal tente de démontrer. Alors que Clark Kent/Superman tombe du ciel tel un ange pour protéger le monde, Brandon est un démon qui descend sur Terre pour le détruire.
Les démons ne viennent pas d'un enfer souterrain. Non, ils viennent du ciel
Brightburn commence son histoire de la même manière que celle de Superman, c'est-à-dire dans une petite ville et dans une petite ferme sans histoire jusqu'à ce qu'un objet venu de l'espace s'écrase sur la Terre. Évidemment, il s'agit là d'un vaisseau spatial qui contient un enfant, et comme vous le savez aussi les parents adoptifs vont devoir cacher l'existence de l'enfant au reste de l'humanité.
Le reste du parcours continue ensuite à être balisé afin de coller à celui de Superman. Cependant, après une première découverte de pouvoirs surnaturels et le premier conflit identitaire, Brandon ne réagit pas de la même façon à la découverte de ses pouvoirs et à l'utilisation qu'il peut en faire. Il faut dire que cet enfant-ci est de base asocial et dissimule une certaine haine à l'égard des autres alors que Clark Kent possédait déjà à son plus jeune âge une âme de justicier. En ce sens, les nouveaux pouvoirs de Brandon accentue sa colère et lui permettent de satisfaire ses plus noirs désirs. S’ensuit une descente aux enfers progressive où Brandon commence à franchir les limites du raisonnable jusqu'à finalement muter en ce qui deviendra un Superman horrifique.
Tandis que Superman incarne l'espoir et la justice, Brandon incarne le sadisme, la désolation, et la mort. Il s'agit là de toute la subtilité bienvenue du film, car si Brightburn n'a rien d'avant-gardiste il apporte pourtant une alternative aux super-héros devenus un pur produit tout public.
Pas assez de ketchup?
Le résultat est assez séduisant puisque le film soigne l'iconographie de son monstre. David Yarovesky transforme Brandon en une menace étrange avec son allure d’épouvantail version Batman Begins et les yeux rouges d'un démon, celui-ci apporte rapidement une dimension paranormale en multipliant les apparitions surnaturelles et furtives. Concrètement, Brandon enrichit son aura démoniaque en jouant avec ses victimes tel un fantôme avant d’affirmer toute sa force.
Toutefois, dès les premiers crimes la mise en scène dévoile une faiblesse : l'aspect gore des situations demeure très faible au point de mettre à mal toute la puissance et la brutalité de ce Superman diabolique. La répétition de ces scènes finit par apporter un côté grotesque aux attaques qui se composent essentiellement de jump scares ou de gargouillis sanguinolant incapables de correctement retranscrire la peur et la détresse des personnages.
Conclusion
En somme, Brightburn : l'Enfant du mal est rafraichissant dans ce genre superhéros qui ne cesse de dominer les écrans. Toutefois, l'argument principal du film qui était de proposer une version horrifique de Superman ne va pas au bout de son ambition. S'ensuit un film certes sympathique et doté d'une bonne ambiance, mais qui n'exploite pas assez son produit au point d'en paraître trop timide.