Ce film est très particulier pour moi. En effet, la bande annonce du film était sympa mais je la trouvais sans plus. Mais la magie du cinexpérience m'a permis de voir ce western hollandais (c'est comme ça que le réalisateur le définit) et au final. Bah...je ne savais pas quoi penser à la sortie.
Une réalisation qui nous met bien dans l'ambiance avec un parti pris original, mais pas utile
C'est le gros problème du film. Au niveau de la réalisation, on a une bonne ambiance de western avec des aspects de films horrifiques. Ça , c'est dit. De plus le réalisateur a organisé le film en 4 chapitres (5 si on compte l'épilogue) et de manière non conventionnel. On a le premier chapitre qui correspond au présent, le second à ce qui s'est passé avant, le 3e à ce qui s'est passé encore avant et le 4e retour au présent. Dans l'idée, c'est intéressant et original (quoique, on a eu Terrence Malick et Tarentino qui l'ont fait). Mais entre l'idée et son traitement il y a un monde. En effet, si sur le papier cela marche, en pratique cela passe beaucoup moins et ce malgré la symbolique du montage. En effet, elle permet un développement et un approfondissement des personnages centraux, mais est préjudiciable à la bonne marche de l'histoire. En effet, les choix de réalisations vont à l'opposé de la bonne marche de l'histoire. Bref, il a fait un montage juste pour faire original au final mais qui n'ont pas d'impact sur le récit lui-même. On aurait eu le même résultat avec une réalisation et un montage classiques. Cela dit, mis à part ce point, le reste est correcte. En revanche, au sujet des personnages, ça ne passe pas trop non plus. Et la musique ne m'a pas marqué non plus (bizarre c'est Junkie XL)
Le silence n'est plus d'or
Pour l'héroïne on a Joanna (Dakota Fanning) qui est une personne au passé trouble, venant d'une famille avec comme père un révérant puritain à l'extrême et dangereux. Les flach-backs permettent de développer son personnage et voir ce qu'elle a du endurer (son enfance difficile avec un père autoritaire et fanatique, son passé de prostituée,ses souffrances, qu'elle a subi pour lui échapper et la vie qu'elle a du construire afin de fuir ce père). Elle est même devenue muette. Bien sûr c'est un personnage construit mais il y a une chose qui est dommage mais que je développerai après.
Le révérend et père (Guy Pearce), je ne comprends pas le personnage. Dans l'idée c'est un père tyrannique construit comme Michael Myers et au non de sa vision déformer de la foi fait subir des choses abominables (il bat et met une muselière à sa femme, terrifie ses paroissiens etc). Il y a juste un détail qui me chiffonne. D'où sort son coté surnaturel ? Dans les faits son coté increvable peut facilement se concevoir mais surnaturel démoniaque, j'ai bien plus de mal. Au début on nous le présente comme le diable au sens propre alors qu'au final il est plus une menace à la Michael Myers. D'où cette question, comment la transition s'est faite entre les 2 versions du personnage ?
Parce que Joanna lui a carrément coupé la gorge là ! Et il a survécu avec une sorte de pouvoir surnaturel juste pour la tourmenter
Autre personnage dont je ne comprends pas l’intérêt , Samuel joué par notre Jon Snow préféré Kit Harrington. Non seulement, il a un rôle proche de Jon Snow (contrairement à Prince of Persia) avec son air de bandit au grand cœur, mais son rôle de salut de Liz est complètement raté au final.
Non seulement, la façon dont il meurt frise le ridicule (tu es armé mais tu es obligé de te rapprocher à 1 m de lui pour le descendre ; évidemment qu'il va prendre ton arme !) mais la symbolique entre les 2 personnages n'est absolument pas subtile. On voit l'acteur arrivé dans l'église dans un halo de lumière éblouissant comme pour signifier qu'il s'agit du sauveur, et finalement non ! Antoine Fuqua dans les 7 mercenaires a fait une scène similaire mais il n'avait pas besoin d'un effet de mise en scène grossier pour qu'on y croyait !
Les autres personnages en revanches sont des archétypes qui n'ont pas vraiment eu de développement. On a notre Melissandre Carice van Houten (marrant qu'elle prête sa voix à la cousine de Milouz Van Houten dans les Simpsons) dans le rôle de la mère de Liz Anna, le mari Eli (William Houston), le responsable du bordel Frank (Paul Anderson ) l'amie Elizabeth (Carla Juri), les enfants dont le cliché du garçon qui n'accepte pas sa mère même quand elle est muette , mais finit par se réconcilier etc...
Halloween le western
Autant dire qu'au début, je pensais que c'était une histoire d'une muette qui devait échapper à un révérant qui était le symbole d'une faute ancienne. Mais plus le film avançait, plus ce que je pensais du film s'effritait au profit d'une histoire moins pertinente et moins maîtrisée, afin de devenir un western plutôt banal. Bien sûr le thème de la jeune fille qui échappe à un père tyrannique est là , malheureusement, le thème que le film nous vend est tellement mal exposé que cela dessert le film, le plongeant dans un western banal et prévisible, avec de la symbolique pas du tout subtile.
Samuel étant l’objet de salut ? Il apparaît tel un ange. Anna a osé se lever contre son mari ? Elle est sanctionnée par une muselière. Le père est le démon de Liz ? Il meurt dans les flammes de l'enfer.
Même la fin est hors sujet !
A quoi ça sert de l'arrêter des années après pour un meurtre qu'elle n'a pas commis ? Quel lien avec le film ? Pourquoi devait-elle mourir et surtout à ce moment là ? Cela n'aurait pas été mieux que ce soit à cause du révérend, afin de montrer que même mort il continue de la tourmenter ? Du coup qu'est-ce qu'elle apporte fondamentalement la dernière scène de fin qui nous montre que sa fille a grandi ?
Bref, on a un film qui veut dire plein de chose et se rate par manque de cohérence, donnant l'impression que ce qu'il a à nous vendre sont des scènes de chapitre à la Tarentino qui sert plus d'effets de narration que de servir le propos du film.
Western décevant
Ce film est ma première déception de 2017. Mal écrit, avec un montage qui promettait beaucoup mais qui ne sert à rien, une musique oubliable, des personnages en théorie intéressants mais qui sont bâclés ou grossièrement dépeints et une histoire qui s'effondre au fur et à mesure du métrage. Le réalisateur a voulu être original mais cela a joué contre le film plutôt que pour celui-ci. Comme dirait Douey de Malcolm : Je n'y attendais rien, mais je suis quand même déçu
Version imagée de la critique ici