Dans le far-West de la fin du 18ème siècle, cette épopée en 4 épisodes, quasiment 4 courts métrages, servis dont l’ordre inversé, à part pour le dernier, révèle par flashbacks successifs le martyre d’une femme harcelée par son abominable bourreau, baptisé dans le titre comme le sinistrement célèbre monstre Américain. Etalé sur quasiment une génération, ce révérend psychopathe, pervers dans sa science du tourment et de la torture, obsédé par cette ado devenue femme puis mère, ne semble vivre que pour la posséder et la supplicier. Induisant les fuites de sa victime et les drames conséquents des épisodes de sa vie, l’assassin fait de son existence une détresse perpétuelle et s’acharne implacablement dans sa traque en massacrant tous ceux avec qui elle se lie.
Remake de La nuit du chasseur de 1955, cet étrange et épouvantable western franco-hollandais se déploie en une longue poursuite cauchemardesque, obsessionnelle, assassine, et quasiment un calvaire mental et physique durant près de 2H10. Il nous scotche sur nos fauteuils, partagés entre l’espoir, la douleur, le suspense et les abominations dont le degré de vice, clairement vomis de par la religion et la domination de la femme, ne semble pas devoir s’arrêter. Une sacrée bonne surprise et un sombre joyau de sadisme et d’aventures, pour qui sait apprécier ces thèmes, brillamment incarnés par une malheureuse Dakota Fanning et par un Guy Pearce assumant probablement le rôle le plus abject de sa carrière.