Un mélange de grosse série Z et de conte noir avec de très belles images, et de la belle zicmu (comme le disait les jeunes en 85).


Personnellement Brimstone m'a beaucoup plu, mais il faut apprécier les histoires sordides. Les plans du film dans une Amérique sauvage et rurale sont très beaux. La narration est bien menée : l'intrigue est divisée en plusieurs parties dont seul l'avant dernière explique le lien entre le pasteur psychopathe et la mystérieuse Liz.


Grande dévoreuse d’œuvres coup de poing et glauque, je trouve qu'ici la violence est de trop. Même si il y à une volonté féministe : on voit de pauvres femmes obligée de faire face à la cruauté d'un monde d'homme (qui visiblement ne se lavent pas souvent le visage), grâce à plusieurs protagonistes masculins vertueux on ne tombe pas non plus dans la caricature .
Le problème vient de l'ensemble du film qui manque trop subtilité pour ne pas que la violence soit autre chose que du voyeurisme (le pire étant cette pathétique scène de violence avec la petite Sam, franchement dispensable !). Beaucoup de scène appuie trop lourdement sur ce qui est évident, empêchant d'approfondir les réflexions de l'oeuvre sur le mal, le fanatisme, le courage, la perversité...
Les dialogues manquent parfois cruellement de naturel (en grossissant le trait : "comment Liz tu pense que c'est le pasteur le tueur ?.. Pourquoi tu n'as pas salué le pasteur ? ... Je ne comprend pas pourquoi tu as peur de lui ? Moi je le trouve très sympathique, même si tu es la femme de ma vie que tu semble terrorisée par lui je te trouve vraiment méchante avec ce monsieur que je ne connais absolument pas...").
Puis ce schéma du mystique méchant loup vs la victime, avec tout un délire biblique sonne ici un poil superficiel, tant sur le fond que sur la mise en scène. Cela tient aussi du manque de développement de l'antagoniste principale.


La mort du pasteur pédophile incestueux qui dit : "Le pire en enfer c'est l'absence d'amour"... Je suis sensé avoir de la peine pour lui ?
Oh, mon pauvre gars t'as tué ta femme, ton gendre, ton petit fils par alliance, t'as toujours snobé ta fille jusqu'à ce que tu la viole et tu voulais violer ta petite fille sous ses yeux après l'avoir fouettée jusqu'au sang et peeeeersonne ne t'aime ! C'est vraiment pas de chance alors !
Non mais plus sérieusement, il y a gros problème avec ce personnage. le jeu de Guy Pearce avec une prothèse pas dégueulasse n'en est pas la cause, il se donne à fond est bien flippant ses gestes, ses regards en amènent beaucoup d'ambiguïté au prêcheur. Le soucis c'est qu'on le présente comme un antagoniste presque mystique, puis on découvre qu'il s'agit simplement à la base d'un petit tyran tourmenté de ne pas pouvoir tremper son biscuit... ça casse carrément l'aura du méchant !
A la limite quitte à lui donner un objectif au raz des pâquerettes il aurait fallu plus humaniser le personnage, ce qui l'aurait rendu plus proche de nous, donc plus effrayant.
Pourquoi parle t'il d'amour avant de crever ? C'est ce qu'il cherche ? Ce qu'il n'arrive pas à comprendre ? Ou c'est du mytho parce que c'est un sadique ? Je ne veux pas de réponse clair à ce genre de question, juste quelques éléments pouvant amener à des théories sur le sujet. Qu'un personnage soit mystérieux c'est bien, mais ici il tombe juste dans la caricature.


Par contre le personnage de Johanna lui est excellent. Sensible, terrifiée, faible, mais tenace, ce personnage est fascinant à suivre et ses deux interprètes font des merveilles !
La scène ou elle est bouleversée de tuer un porc est magnifique.


Après, ça fait toujours plaisir de voir Guy Pearce avec une prothèse pas dégueulasse et Dakota Fanning et Emilia Jones se débrouillent très bien en proies combatives avec leurs grands yeux expressifs, (aussi, ça m'a rendu toute niaise d'entendre l'éternel marmonage de Jean Neige, et de voir Mélisandre au pays des cowboys).


PS : si vous regardez ce film en le comparant à la Nuit du Chasseur, un bijou de noirceur, de subtilité, de tension et une oeuvre foncièrement morale; là c'est sur que pour vous Brimstone sera un titanesque navet. Il faut donc prendre le film pour ce qu'il est, malgré ses références à son illustre aîné.

Créée

le 17 déc. 2017

Critique lue 423 fois

Critique lue 423 fois

D'autres avis sur Brimstone

Brimstone
Franck_Plissken
10

The Reverend (Paint My Face)

Voilà donc un film qui va jusqu'au bout de son sujet et ne prend pas de pince pour y arriver. Au vu de certains critiques (ici et ailleurs), Brimstone (j'aurais préféré le titre "The Reverend", tant...

le 31 mars 2017

52 j'aime

11

Brimstone
Theloma
4

Quand père fouettard fâché lui toujours faire ainsi

"Monsieur le pasteur vous êtes un salaud !" C'est le moins qu'on ait envie de dire, (parodiant le regretté Thierry Roland), au vue de la longue, très longue liste de brimades, humiliations, crimes et...

le 6 nov. 2017

38 j'aime

22

Brimstone
Mick1048
10

Extraordinary

«Brimstone»... rien que d'y repenser, j'en ai les poils qui se dressent. Quelle expérience. Quel film. Je vais y aller sûrement fort mais ce film est pour moi exceptionnel à tous points de vue. C'est...

le 9 juil. 2017

37 j'aime

8

Du même critique

Star Wars - Le Réveil de la Force
AnnabelleYellowhand
4

En femelle que je suis j'ai gazouillé béatement devant BB8 mais à part ça...

En une phrase: Un sympathique moment de divertissement, mais un film qui manque de personnalité. En plusieurs phrases: Enfin un bon moment de divertissement pour moi, qui n’attendais pas cette suite...

le 27 déc. 2015