Un western néerlandais, même tourner avec des acteurs anglosaxons, ça intrigue. Quand en plus, ça se permet de revisiter la figure du vrai-faux pasteur vicelard et assassin façon La Nuit du Chasseur, en poussant les potard sur le 11, on dit banco. L'ambition est là, et visuellement, le contrat est tenu, le film offrant quelques images superbes, entre naturalisme froid (on pense un peu à The VVitch, sur des thèmes en plus assez proches) et ambiance clairement fantastique. Je suis un peu plus circonspect quant au chapitrage/montage dans le désordre façon Tarantino, mais ça participe au crescendo du film, donc bon. Et puis une représentation somme toute réaliste de la banale mysogynie et de l'hypocrite violence des puritains protestants qui ont faits les US, si ça peut passer pour du wokisme (et spoiler alert: Si vous trouvez que c'est du wokisme dans ce film, vous êtes un con), c'est on-ne-peut plus pertinent aujourd'hui.
Et bon sang, qu'on file un Oscar à Guy Pearce! Voilà 10 ans que le mec incarne les meilleurs pourritures qu'on voit sur les écrans, et personne n'en parle !