Dans les années 70, Don Bluth est animateur chez Disney et il travail sur des longs-métrages d’animation comme Robin des Bois, Les Aventures de Bernard et Bianca, Peter et Elliott le dragon ou Rox et Rouky. En 1978, il a même l’occasion de réaliser son propre moyen-métrage avec une équipe de jeune animateur : Le Petit Âne de Bethléem.
Sur Le Petit Âne de Bethléem il va travailler notamment avec Gary Goldman et John Pomeroy. Le trio décide de réaliser de manière totalement indépendante un moyen-métrage, en dehors de chez Disney. Ils veulent retrouver l’esprit Disney que le studio a perdu, selon eux. C’est ainsi, qu’ensemble, en 1979 ils réalisent Banjo, le chat malicieux.
Le trio se fait remarquer dans le monde de l’animation et ils démissionnent de chez Disney pour réaliser leur premier long-métrage. Ils décident d’adapter le roman Frisby and the rats of NIMH de Robert O’Brien (je conseil vivement ce roman jeunesse).
Une des premières décisions prises est de changer le nom de Frisby and the rats of NIMH pour Brisby et le Secret de NIMH afin d’éviter des problèmes de droit avec la compagnie qui conçoit les disques volants Frisbee.
Le film, bien qu’il suive la trame du roman, est de part bien des aspects différents. Ce qui choque le plus c’est le ton, l’ambiance. Je rappel que le roman est un roman jeunesse avec plein de bons sentiments. Brisby et le Secret de NIMH est beaucoup plus dure, plus noire, plus poétique aussi. Il n’est pas à mettre devant tous les enfants. Il y a des images qui marquent la rétine, le hibou, la petite souris malade et même le sage Nicodemus. Difficile d’oublier toutes ces images au moment du coucher, croyez moi sur parole.
C’est un des ces long-métrage d’animation qui ne prend pas les enfants pour des imbéciles.
Il y aussi l’ajout d’un antagoniste qu’on a pas dans le roman. Jenner est présent, mais il n’a pas le même rôle. C’est un bon choix, je pense qu’il fallait un antagoniste physique, la seule menace invisible de la société NIMH n’aurait pas suffit.
Et enfin, il y a l’ajout d’élément mystique avec Nicodemus possédant des pouvoirs magiques et une amulette enchantée. C’est le seul choix de l’adaptation que je trouve discutable. Le contexte scientifique et expérimental sur les rats était parfait dans le roman. Peut être un peu trop terre à terre pour les enfants. Et puis ça permet le climax où Brisby se sert de l’amulette.
Brisby et le Secret de NIMH défile à toute allure et on ne s’ennuie pas une seconde, pourtant le film prend son temps et nous laisse apprécier la direction artistique de Don Bluth qu’on retrouvait déjà aisément dans Le Petit Âne de Bethléem.
La musique de Monsieur Jerry Goldsmith est parfaite. Il m’arrive d’écouter ses compositions et de prendre un énorme shot de nostalgie. Et que dire de la chanson Pour l’amour d’un enfant qu’on retrouve pendant le film et pendant le générique de fin. Les larmes aux yeux.
Je ne remercie jamais assez mes parents de m’avoir mis devant les films d’animation de Don Bluth avant ceux de Disney. J’ai découvert l’animation avec Brisby, Petit Pied, Fievel, Charlie et j’en garde de merveilleux souvenirs.