Bronson, le 6ème long métrage de Nicolas Winding Refn, est son oeuvre exutoire. Bronson, c'est l'histoire du prisonnier qui voulait par tous les moyens devenir célèbre. Tout comme Refn l'affirme à titre personnel, le monologue de Bronson s'ouvre par All my life I always wanted to be very very famous.
Le film est un subtil mélange de théâtre anglais et de pop des années 60, mélangé au style anti héroïque d' Orange mécanique et au cinéma dénonciateur de système de Alan Clarke. Sa singularité tient aussi du fait qu'il n'y a aucun schéma dramaturgique, juste un monologue entêtant de Bronson racontant sa vie. Refn a donc mit ici tout son côté obscur et toute sa rage au service du film matérialisé par le personnage de Charlie Bronson. Le réalisateur danois dénonce ici le système social anglais des années 70 en Angleterre. Un système plus concerné par l'emprisonnement de ses détracteurs que par la motivation de ces derniers qui les pousse à agir ainsi. Bronson l'artiste, lui, s'épanouit en prison grâce à la violence car c'est le seul endroit et le seul moyen qu'il a trouvé pour donner un sens à sa vie.
Tom Hardy, méconnaissable dans le rôle de Bronson, joue ici un des rôles de sa vie. Tantôt rieur, tantôt rageur, Hardy qui avait été rencontrer Bronson en personne en prison déroule les émotions comme personne. Il a dû prendre plus de 20 kilos de muscle et se faire pousser la moustache en moins de 6 semaines. Une performance tant sur le plan d'acteur que humain.
Bronson est donc un biopic à la singularité bien particulière car il retrace à la fois la vie "physique" de Michael Peterson (Aka Charlie Bronson) et la vie "spirituelle" de Nicolas Winding Refn.