Bronson est un film à l’image du personnage qu’il dépeint : énigmatique, sans être totalement dérangeant et timbré, sans être totalement inquiétant. Quand on voit le nom de Winding Refn à la réalisation, il est difficile de ne pas faire le pont avec Drive, dont il est au final très proche. On retrouve l’esthétique, en moins tape-à-l’œil, la musique, en moins hype, l’aura d’un personnage hors norme, en moins glam et surtout on y retrouve un thème apparemment cher au cœur de WR, à savoir la violence. Mais en beaucoup moins crue et insoutenable.
En gros, Bronson, c’est un peu le Drive du pauvre, ce qui le rend, en fait, un peu plus sympathique car moins évident.

Avant toute chose, je tiens à souligner à double trait que, contre toute attente, Bronson est un bon biopic (Alléluia !). Car oui, d’habitude, les biopics c’est souvent de la mémerde. Déjà, le matériau de base est assez dingue en la personne de ce Charles Bronson, prisonnier complètement barré qui aime tellement être en prison qu’il multiplie les bastons de matons pour pouvoir y rester.
Ce type est fou.
Mais quelle folie ! C’est là que réside tout l’intérêt du film. Bronson n’a strictement aucune raison de se comporter ainsi. En tout cas, le film se tait à ce sujet. C’est un type empli d’une violence sourde et secrète qui ne demande qu’à éclater en une pluie de coups. Pas de drame social, pas de tragédie familiale ou d’enfance désoeuvrée. Bronson c’est juste un mec qui ne communique que par la violence car il n’a pas trouvé en ce monde d’autres moyen d’expression. Ce cocktail donne un film vraiment intéressant car presque purement sensuel. Au final, il n’y a guère de messages, de sentiments ou de complexité psychologique à dénouer. On ne fait qu’assister à la vie de ce personnage qui n’inspire au final ni pitié, ni rejet. Certes, il fait du mal, souvent physiquement, parfois, dans une moindre mesure (si on met de côté la dernière scène) moralement, mais rien d’irrémédiable. Il ne tue personne, ni ne viole, ne kidnappe, ne torture. La seule personne qu’il blesse réellement et profondément, c’est lui-même. Et dans le fond, le film laisse penser qu’il aime ça.
Bronson, c’est un gros masochiste mais qui ne parvient à l’extase que lorsqu’il a lui-même provoqué de ses poings, des salves de coups de ses assaillants. Alors on peut se demander s’il se sent coupable de quelque chose et qu’il se punit lui-même ou si ce profond désir d’enfermement est lié à une quelconque prise de conscience de son inaptitude à vivre en société, mais ce serait chercher des causes à tout. Parfois, il n’y en a pas.
Ce mec est juste timbré.
Before-Sunrise
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le 20 août 2013

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Before-Sunrise

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