Elégant mais trop classique

Edward Norton est partout dans Brooklyn Affairs : acteur, scénariste, réalisateur, producteur. Ce film, c’est son bébé et il le montre bien - il est présent physiquement ou en voix-off dans quasiment tous les plans. Cela donne rapidement un déséquilibre entre les intrigues et les personnages. Le personnage d’Edward Norton, Lionel, sait tout faire mieux que tout le monde, est plus altruiste que les autres, plus moral.

Comme souvent dans ces configurations avec un acteur omnipotent, celui-ci ajoute la touche de performance : Lionel a des tocs sévères - allez Edward c’est bien, mais ça manque un peu de rigueur pour t’emmener aux oscars, car cet artifice bien insupportable au début se met tout doucement sous contrôle, et ses éclats coïncident quand même vachement bien avec le scénario.

J’ai été assez décontenancée également par le mélange des genres : l’action se passe dans les années 50 mais le film adopte une esthétique des polars des années 30 très marquée. De manière générale que ce soit l’ambiance, les intrigues ou les caractères des personnages tout ici est très marqués, et le style d’Edward Norton peut se révéler lourd.

L’histoire est au global assez convenue et le casting a un côté très nostalgique, sortant des valeurs sûrs mais un peu gloire passées : Brooklyn Affairs est un peu votre film-couette de cet hiver, doux, joli, confortable, familier et sans surprise. Je n’ai pas vu les 2h passer, donc il rest un bon moment bien filmé et mené sans faux pas, mais il sera très certainement oublié à la fin des fêtes, comme l’édredon des grands froids remisé au placard.