Film de private eye croisant avec talent plusieurs iconographies, styles et scénarios habituels

C’est un film de "private eye", croisant avec talent plusieurs iconographies, styles et morceaux de scenarii habituels du genre.

Dans notre retour régressif à la même histoire, mélangé à la recherche de la variation subtile par rapport à ce même - ce qui est la raison de notre attirance pour ce genre de film noir - voici quelques moments que l'on retrouve.

Il y a, issus du "Faucon Maltais », la loyauté de savoir pourquoi et par qui l’ami du privé a été tué ; et lui rendre justice passe au dessus du reste, amour compris.

On retrouve le "Grand Sommeil » et "Chinatown" car il y a le secret de famille honteux et caché.

Et on pense aux 3 jours du Condor, qui oppose la liberté de la presse au complot politique.

Tous les codes sont respectés :

L’enquête est embrouillée.

Pour la résoudre il faut utiliser sa tête à la fois pour réfléchir et pour amortir des coups donnés, par derrière dans le noir ou par devant bien en face.

Les loyautés et les trahisons s’enchaînent.

La romance oscille entre l’impossible et l’inévitable.

L’ambiance mélancolique laisse une belle place à la vie nocturne, avec des concerts de jazz magnifiques.

Et il y a une belle originalité pour la faiblesse du privé, qui est aussi un des codes du genre. Ici, il souffre d'un syndrome de Gilles de la Tourette, bien rendu et joué par Edward Norton, détective triste mais subtil, faillible mais déterminé, au milieu d'autres bons acteurs dont on aime revoir les gueules dans des rôles secondaires (Willem Dafoe, Bruce Willis, Alec Baldwin, Bobby Cannavale).