Chargé de mission par le gouverneur, Henry Brubaker (Robert Redford) se fait incarcérer sous un faux nom dans le pénitencier de Wakefield. En immersion totale, pour “voir de l’intérieur” les conditions de détention, il découvrira vite l’horreur de la torture, des viols, perpétrés dans ce lieu macabre. C’est au nom de sa mission de futur Directeur que Brubaker tentera de dénoncer ces crimes atroces, mais autour de lui, on préférait fermer les yeux… Attention Stuart Rosenberg (“Amityville : La maison du Diable”) nous ouvre grandes les portes du pénitencier pour les besoins du drame carcéral “Brubaker”. Dans la droite lignée de long-métrages comme “Le prisonnier d’Alcatraz” (1962), de John Frankenheimer, “Papillon” (1973) de Franklin J.Schaffner, “Midnight Express”, (1978) d’Alan Parker ou encore “L’évadé d’Alcatraz" (1979) de Don Siegel, “Brubaker” lui aussi fait montre d’un pouvoir dénonciateur implacable, certainement l’un des films de prison les plus durs, parce que l’un des plus réalistes ! À travers des scènes d’une extrême violence - qu’elle soit physique ou psychologique - Rosenberg pointe du doigt l’institution pénitentiaire dans ce qu’elle a de plus corrompue, dans l’Amérique répressive des années soixante. Une corruption institutionnelle ancrée dans l’histoire étasunienne, que Frank Darabont, par le biais de l’incroyable nouvelle “Rita Hayworth and The Shawshank Redemption” de Stephen King, (“Les Évadés”, chez nous), dénoncera à son tour. Tiré du roman autobiographique de “Accomplice to the crime : The Arkansas prison Scandal” de Tom Murton et Joe Hyams publié en 1969, “Brubaker”, sous les traits du grand Robert Redford - plus solaire que jamais - seul contre tous, dans ce monde d’omerta, mènera une lutte impitoyable pour défendre la liberté et la justice ! Des thèmes qui semblent être chers à l’acteur des “3 jours du Condor” et “Des hommes du président”.