Michael Caine dirige une pièce de vaudeville bien nase à base de sardines et de portes qui claquent... Pour la première à Broadway il se remémore les débuts difficiles et la tournée en province avec une troupe où les caprices des uns, les coucheries des autres et l’insondable bêtise de tous ne seront pas sans conséquences sur cette pauvre pièce qui n’en demandait pas tant.
En metteur en scène définitivement britannique de tact et de retenue qui se lâche d’autant plus violemment à certains moments, Michael Caine est plutôt réjouissant, et même s’il semble souvent co-responsable du bordel ambiant, on ne peut s’empêcher de compatir devant l’immensité de la tâche qui est la sienne avec une pareille troupe d’abrutis dégénérés.
La troupe, donc, est composée d’acteurs et d’actrices au physique de sit-com qui se promènent dans un décor du même tonneau. Après avoir supporté l’abominable pièce du point de vue de Caine, nous la retrouvons depuis les coulisses, à ce fameux endroit où le silence est de rigueur et qui donne son titre original au film… A ce moment là, le film essaie de décoller un peu et se cachent quelques petites merveilles qui justifient ma très grande générosité.
Oui, parce que, sinon, le comique du film est le même que dans la pièce, et moi, le boulevard, les quiproquos à gogo et les chutes dans l’escalier, j’avoue que ça m’en défrise une sans faire bouger l’autre. Et puis, franchement, l’hystérie collective d’une bande d’acteurs de soap, ça m’emballe moyennement… Si je n’ai rien contre Christopher Reeves malgré son physique de Ken, Nicollette Sheridan en Barbie, ce n’est pas encore ça et John Ritter dépasse mes capacités de tolérance physique. Je me demande ce que ce pauvre Denholm Elliott est venu faire dans cette galère…
Un film raté, donc, bancal, maladroit et qui semblera pénible à beaucoup, mais que, dans des conditions optimales de gueule de bois dominicale, vous pourrez regarder sans trop de déplaisir et en pardonnant beaucoup.