Critique de Brûle le sang par Selenie
La mise en scène repose sur une caméra fluide et toujours en mouvement autour des personnages. Malgré tout le film évite toute esbroufe, tout spectaculaire inutile pour un style qui reste réaliste et...
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Le Arras Film Festival du masqué s'est terminé sur une œuvre en forme de véritable coup de cœur. Un film de mafia étincelant comme un diamant noir sur les bords de la riviera niçoise, se glissant dans le sillage d'une communauté rarement mise en scène à l'écran.
Un film noir et tranchant en forme de tragédie grecque, dans laquelle un fils veut à tout prix venger son père. Où un retour de Géorgie ravive les rancoeurs et les tensions familiales, avant de souder une réconciliation en forme d'apaisement. Une œuvre âpre qui, via le chemin emprunté par deux frères que tout oppose, électrise, emporte et consume.
Brûle le Sang convoque à la fois le profane et le sacré, qui infuse tout le film en lui donnant des accents mystiques. Il oppose la lumière niçoise aveuglante à l'obscurité profonde de la violence souterraine.
En parlant d'honneur et du respect des valeurs familiales, Akaki Popkhadze s'inscrit dans les pas de James Gray et de ses premières œuvres, tout comme en plongeant le public dans cette criminalité cosmopolite. Le scénario qu'il illustre est percutant, tout comme sa caméra en déplacement perpétuel, au cœur de l'action.
Elle se mue en un véritable personnage, portée quasi systématiquement, tout en grand angle et en mouvements amples, donnant à chacune de ses longues scènes le temps de respirer, ou de prendre soudain le public à la gorge quand l'action autour d'elle s'emballe.
Un incroyable sentiment d'immersion naît alors, traduisant toute l'urgence éprouvée par ce désir de vengeance et ce sang qui bouillonne dans les tempes d'un Nicolas Duvauchelle impétueux et résolu, jusque dans une montée finale anxiogène.
Sans doute que le style adopté par Akaki Popkhadze pour donner naissance à son premier film sera prise, par certains esprits chagrins, pour de l'esbroufe. Mais elle incarne à merveille la viscéralité de son effort et de cette immersion dans une communauté méconnue, mais dont les ressorts sont finalement universels.
Akaki Popkhadze, avec Brûle le Sang, signe une première œuvre époustouflante d'énergie et de violence jamais ignorée. Mais surtout, contrairement à beaucoup, il fait preuve d'un véritable tempérament des plus excitants pour la suite de sa carrière.
En plus du sang, Akaki Popkhadze a littéralement fait brûler les attentes du masqué.
Behind_the_Mask, la mise à mort du père sacré.
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Créée
le 16 nov. 2024
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