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A Nice, Davit est une figure respectée de la communauté géorgienne.

Son fils Tristan souhaite entrer au séminaire et devenir prête orthodoxe, sa femme donne des cours de piano dans leur petit appartement. A la suite d'une méprise, Davit est assassiné à la place de son patron russe dont il est le chauffeur. C'est alors que Gabriel, le frère aîné "retourné au bled" (en Géorgie) depuis une dizaine d'années refait surface et entend bien faire fonctionner ses anciennes relations pour venger la mort de son père. Les relations entre les deux frères sont d'abord tendues et s'apaisent peu à peu car ce qui prime ici ce sont les liens du sang.

Ce film n'est évidemment pas à mettre devant tous les yeux et toutes les sensibilités tant il est violent et comme l'affirme le réalisateur "déborde de masculinité toxique". Nous ne le contredirons pas. Ici seule la mère est une figure idéale, aimée et respectée. Elle pourrait calmer, rassurer, consoler mais elle est impuissante face à cette virilité affichée (et bien ridicule). Les autres femmes sont des putes ou des bimbos. On ne fait pas dans la nuance.

Malgré toute cette violence, cette virilité, cette drogue qui fait crouler les tables basses, grille les cerveaux, explose les narines, ce code de l'honneur et de la vengeance qui mène les hommes dans des bennes à ordures, je me suis régalée devant ce polar à l'ancienne qui ne s'embarrasse pas trop de décrire un milieu mais se contente de l'observer s'enfoncer dans la violence (souvent gratuite) et les règlements de compte. Le réalisateur dit s'inspirer du quotidien de sa jeunesse qui se résumait aux bagarres de rues, aux boîtes de nuit sans pour autant oublier la messe du dimanche.

L'argument n'est pas bien compliqué, il consiste à venger la mort d'un gars injustement assassiné et d'y aller tête la première avec ou sans flingues mais aussi tout instrument contondant ou aiguisé en passant par le chalumeau qui est l'argument ultime pour faire causer les récalcitrants. On n'a pas un instant pour réfléchir et le réalisateur nous embarque dès la scène d'ouverture à travers les rues de Nice en utilisant une focale étrange qui peut aussi donner vaguement le tournis. Il ne flanche jamais, on n'a pas le temps de souffler.

Pour l'accompagner dans ce jeu de massacre, le casting de choc s'en donne à coeur joie. Nicolas Duvauchelle tendu et toujours à fleur de peau, Finnegan Oldfield survolté s'est cramé les neurones à force de mélanger drogues et alcool, Denis Lavant bien calme se charge d'envoyer tout le monde au casse-pipe sans salir sa chemise blanche. Et découvr ir un nouveau venu est toujours très plaisant. Florent Hill en rôle principal et également au scenario impressionne.

Le jeu se calme lorsque le réalisateur nous convie à Vardzia en Géorgie, cité monastique troglodytique façonnée sur le flanc du Mont Erusheti. C'est spectaculaire, magnifique et dépaysant.

Clic : http://www.surlarouteducinema.com/media/01/01/3453689578.jpg

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