On ne change pas une équipe qui gagne. Après le très rigolo "Borat", Sacha Baron Cohen et son réalisateur Larry Charles signent une comédie analogue, quoique bien moins convaincante. Dans la foulée de Borat, le candide journaliste kazakh auscultant l'Amérique profonde, c'est Brüno, journaliste autrichien homosexuel, qui débarque aux Etats-Unis pour, croit-il, conquérir la gloire.
Malheureusement, son extravagance de "folle" à l'accent teuton ne fait vraiment pas mouche à tous les coups. Sacha Baron Cohen pousse loin l'outrance (homo)sexuelle et, certes, des séquences particulièrement trash -qui valent au film une interdiction aux moins de 16 ans- sont désopilantes dans l'audace et la feinte candeur. Pour autant, parce que le récit, elliptique, et vif par ailleurs, tourne trop exclusivement autour des provocations sexuelles et des accoutrements de Brüno, du rejet que les unes et les autres suscitent chez ses interlocuteurs, la farce tourne en rond. C'est beaucoup moins corrosif et pertinent que "Borat" et, par conséquent, tout réacs que peuvent être les personnes que rencontre ou interview le journaliste autrichien, on conçoit leur effarement.
Enfin, et ce n'est pas le moins important, le principe de la caméra cachée est largement discrédité par le fait qu'on n'y croit guère...La connivence semble être très souvent la règle.