Un spoof-movie à la française encore, d'une facture dépassant heureusement les dernières catastrophes du genre en date: les Alad de Kev Adams et le Vrai-Faux Robin des bois de Bloubil.
On s'y ennuie devant des gags courus, quelques tentatives maladroites, plusieurs références non contextualisées rendues en cela inefficaces ("bon chance" pour Taken, "Fuis, pauvre fou !" pour Le Seigneur des Anneaux) et Thierry Lhermitte- Gérard Darmon composent le cabotinant duo qu'on imagine dès la bande-annonce (disons que Darmon fait rire une fois tant son fantasme de la mort de Brutus rejoint celui du spectateur à ce moment du film).
Une création made in Marrakech du rire avec Ramzy Bedia, Issa Dumbia (anecdotique et très mal utilisé) et des romains et des gaulois issus de la diversité de l'Empire: entre réécriture progressiste, espace de publicité MeToo, Black Lives Matter et Bobo-Citoyen-du-Monde-prétendument-ouvert-d'esprit, on ne s'ennuie plus, on se fâche ou l'on se désespère.
Puis arrive la seconde partie, où s'amorce une fin plus transcendante qui malheureusement n'aura jamais lieu. Le film se prend un peu au sérieux, délaisse un temps la parodie et bénéficie en ce sens des prestations intéressantes de Pierre Richard pour le rire et de Marc Zinga pour les pleurs. Pendant cette éclaircie éclair, pendant ce bien court temps de grâce, le film nous laisse entrevoir un zénith. Mais à l'image de sa fin, malgré quelques dénonciations de travers corporatistes et/ou identitaires fugitives mais dignes d'être saluées au passage, le film sombre à nouveau dans la parodie d'absurde dont se réclament les héritiers de la génération CANAL + et des Nuls, les tenants de l'esprit Marrakech du rire dont Saint Jamel nous a fait le louable don.
Dommage.