L'histoire de Brutus, fils renié par Cesar, qui se retrouve embrigadé dans un complot contre son père par des Sénateurs. Mais l'assassinat historique tourne mal, et Brutus se retrouve en Gaule.
Un spinoff qui aurait pu être prometteur et orignal mais il n'en est rien. Peu d'enjeux, acteurs là sans l'être, une ambiance humouristique peu drôle et l'affligeante écriture du scénario sauce fourre tout.
Ma première pensée fut pour le film "2heures moins le quart avant JC". C'est clairement le même délire, transposer dans l'antiquité romaine une part de notre civilisation moderne. Autant dire que le film de Coluche fut autant une réussite que celui de Kheiron un échec de maladresse.
En Bref:
Le film ne sait pas où il va. Un mélange de chose prise un peu partout pour être à la fois un film pour adulte mais aussi enfant, avec de l'action, de l'humour, de la dérision, du décalage et une histoire revisitée façon gout du jour.
En sommes du début à la fin Keiron ne savait absolument pas quel genre donner à son film et financé par Amazon il a dû avoir des contraintes supplémentaire de recevabilité. Au final, à vouloir respecter toutes les sensibilités, tous les codes plaire à tous publics, ce film ne va nul part.
La meilleure comparaison serait le tofu, y a pleins de nutriment dedans mais ça n'a pas de gout.
Le Sujet qui fache : Le besoin d'inclusivité et des références modernes
Concrètement y a 2 problème au film et le premier c'est son scénario Soja et l'inclusivité forcée.
Kheiron est connu pour son humour débridé voir trash. Dans les faits pour ce film il s'autocensure afin d'être le plus lisse possible comme sur les réseaux sociaux, il manque plus que son community manager. Il n'y a rien du comique et comédien Keiron sachez le.
C'est un film polissé où le réalisateur à voulu dépeindre une antiquité sans notion d'ethnie et de genre. Femmes au Sénat, dans l'armée, présence de noirs, arabes et asiatiques à tous les niveaux avec en cerise, la volonté de prendre des non caucasien en Brutus, César Vercingétorix, leurs femmes et le personnage féminin principal. A l'opposé tous les vieux dirigeants sont des blancs et les autres personnage c'est du multiculturalisme à outrance.
Au passage petit cassage du mythe de Vercingétorix pourquoi pas... mais la raison est ubuesque, la condamnation du patriarcat avec en opposition des femmes gauloises dominantes aux compétences de ninja etc.
En quoi c'est mal? En soit rien, mais quand c'est mis en avant de façon aussi grasse au point qu'on anticipe les vannes et références, c'est qu'il y a un problème.
Il n'y a même pas un contexte de parodie, le film met volontairement ses sujets en avant. C'est tellement grossier qu'on a l'impression qu'on nous jette au visage une propagande pro diversité. Situation accentuée pour Keiron qui s'autocensure un artiste qui se limite dans sa spécialité c'est fade mais si on plus il est réalisateur cela se sent sur tous les acteurs. Et justement parlons d'eux
Les acteurs où la mort de l'émotion:
KHeiron a sur écrit et vérifié son scénario lui même. Les acteurs ont leurs scripts et peu de place à l'improvisation. Reste l'interprétation, sauf que c'est aussi le taf du réal.
A aucun moment on ne sent d'émotion, et même sur les phrases référence "Bon chance" "Fuis pauvre fou"... c'est mou et tellement mais mis en scène ou contexte.
On voit qu'ils sont soit venu pour leur chèque soit qu'ils n'ont aucune harmonie créée entre eux.
Les décors et l'action
Les décors sont corrects et faisant le taf mais sans plus. Par contre nous ne sommes clairement pas dans une ambiance comique. C'est quand même très basique, ce qui pose encore question sur quel style voulait aller le film.
L'action est quand même présente avec quelque scène de cascade... enfin des combats façon ninja ou artiste martiaux chinois. Qu'est ce que cela vient faire ici?
Là encore c'est un fourretout genre case à cocher. Les combat de gladiateur et de légionnaire OK et il manque la case arts martiaux. Voilà on a tout mis ça devrait plaire.
Les références culturelles qui plombent
J'ai abordé l'inclusivité, le multiculturalisme et les respects historique. Il reste les références. Et bien aucune n'est amusant et devient blessante. Musique Maroquaine pour Rome, majorité d'acteur principaux maghrébins ET une scène de drapeau final... ça aurait pu me faire rien, mais même pas.
Ce film dit français ne se ressent pas comme un film gaulois. On dirait un film de pote du Comedy Club venu faire un film et avoir des vacances au Maroc.
J'ai rarement vu des insertions culturelles aussi sale qu'on en dirait de la propagande. Normalement c'est sensé être drôle et faire réfléchir, mais là non, c'est posé comme ça.
Pour résumer l'idée, c'est comme si durant les 1ere valses d'un mariage un gars arrive et balance du Raï. Le soucis c'est pas le Raï mais le moment où s'est mis. Ca c'est dans tout le film (pas le Raï).
Contexte :
Il faut savoir que le film à bénéficier de 6 millions pour être tourné au Maroc ce qui est assez peu, mais suffisant vis à vis des couts locaux. Avec un besoin de coller aux idéologies des réseaux sociaux et nouvelle tendance dans le cinéma Keiron c'est tiré une première balle dans le pied en s'autocensurant.
Ensuite la seconde balle fut de ne pas savoir orienter son film et de vouloir tout mettre pour plaire à tout le monde.
Absence de créativité artistique personnelle et volontaire, des codes nouveaux imposés et une écriture approximation donnée à des comédiens non guidés. Rien ne décolle dans ce film.
Kheiron fut triste de ne pas le voir sortir en salle, faute au Covid, et de voir des salles pleines... bah comme quoi il y aura quelque chose de sauvé c'est ses illusions. Quand il avoue avoir refusé des rôles à millions d'entrées car ne le concernant pas, on ressent le limier chez lui.
Tofu /20