Fin aux belles bulles vides !

J'attendais la sortie de ce film depuis que Netflix avait annoncé le projet il y a de ça plusieurs mois.

La promotion était alléchante. On nous disait que Tetsuro Araki (L'attaque des Titans) et Takeshi Obata (Death Note et Bakuman) étaient aux manoeuvres et que c'était produit par le studio Wit (qui a notamment produit The Great Pretender, l'excellent Ranking of Kings ou encore l'anime de Seraph of the End).
La bande-annonce en faisait également baver plus d'un ! Les couleurs et l'univers me faisait clairement penser à l'univers de Makoto Shinkai mais c'est normalement un genre que j'apprécie donc j'attendais impatiemment ce jeudi 28 avril.

Ha ha... ah...

Pour être honnête je ne pensais pas pouvoir être plus déçu d'un film d'animation de ce genre budget après Belle de Mamoru Hosoda mais il ne faut jamais dire jamais !

Le problème de ce film est qu'il a copié (et je pèse mes mots en utilisant ce verbe) ce qu'il pensait être la recette magique du film d'animation japonais à succès ces dernières années.

La reprise exacte du style de Shinkai

Comment ne pas penser aux Enfants du Temps ? C'est aussi dans un Tokyo post-apocalyptique inondé où des conditions climatiques mystérieuses (très belles à l'écran) sont au coeur de l'intrigue.
On a les mêmes couleurs : un spectre allant du bleu jusqu'au violet en passant par un rose/rouge.
On a les mêmes effets d'animation avec l'eau, avec les "explosions", avec le ciel....
Je crois que les ressemblances sont trop flagrantes pour n'être que purement anodines.
Ici les créateurs se sont dit que Shinkai avait beaucoup de succès et que tout le monde adorait son style, pourquoi diable donc chercher à faire quelque chose d'autre ?

On. A. Pas. De. Scénario.

Pour reprendre l'exemple de Belle que j'ai utilisé en introduction, les deux films n'ont pas assez de bases scénaristiques.
Belle avait le défaut de partir dans trop de directions différentes, il exploitait en surface trop de sujets sans jamais s'en emparer complètement (réécriture de la Belle et la bête, monde virtuel, sauvetage d'enfants etc...)
Bubble c'est plus simple, il ne prend pas de direction tout court.
Le synopsis sur SensCritique ne fait même pas deux lignes, ça aurait dû m'alerter. Le film n'explique grosso modo rien : On suit juste brièvement un Sasuke du parkour qui rencontre une fille bulle ? Le tout est en fait une réécriture édulcorée de la petite sirène ? Ah mais il y a aussi des méchantes bulles tout droit sortie d'un metaverse assez psychédélique ?
Le film essaye de façon quasiment permanente d'être épique alors qu'on a pas de scénario sur lequel s'émouvoir.
Prenons l'exemple du kidnapping de la "grande soeur" du groupe : Le groupe des méchants du parkour la kidnappe pour la foutre à l'arrivée d'une course qu'ils organisent ? Pour quoi faire ? Donner aux héros une raisons de gagner la course ? Mais il n'a jamais été question de la blesser de toute façon ?
On ne sait d'ailleurs même pas pourquoi ce groupe d'antagoniste existe à la base. Ce sont juste des pnj avec des masques effrayants.
Aucune explication sur le monde bulle n'ont plus, on sait juste que c'est arrivé un beau jour, voilà.
On ne sait pas pourquoi les gamins de Tokyo préfèrent vivre comme des clochards et s'affronter dans leurs courses pour survivre plutôt que de vivre normalement en dehors de la ville ?
On a pas de background sur les personnages à part pour le protagoniste.
Les deux héros n'ont aucune raison de s'aimer et pourtant ils se changent soit-disant pour le meilleur. Mention spéciale à la fin qu'on voit venir à 1.000km.

Stop aux clichés par pitié !

Peut-être que je regarde et que je lis des animes et des manga depuis trop longtemps maintenant et depuis que je suis adulte je ne vois que ça mais il faut que ça cesse par pitié...
On a le droit a un protagoniste sombre qui est un génie dans ce qu'il fait grâce à un talent inné.
Une héroïne qui a le QI d'un chat sauvage (sans offense pour les animaux) dont tout le monde se prend d'une affection émouvante.
Des personnages secondaires qui répondent à tous les clichés possibles :
- Le grand frère qui n'a pas réussi là où le protagoniste va le dépasser.
- Le rival un peu hargneux qui remet en question tout ce que fait le héros pour le suivre quoi qu'il fasse.
- Le petit frère tête brulé mais tout de même rigolo (avec une petite ref à Naruto tout de même sympathique).
- Les méchants ont des masques du clan des Yiga dans Zelda pour qu'on soit bien conscient qu'ils sont "Méchants !".
- Les deux héros se nomment respectivement Uta (chanson) et Hibiki (son), serait-ce lié à leur destin partagé ? Le mystère règne.
Enfin le meilleur exemple reste tout de même le générique de fin avec des plans de l'héroïne dans un Tokyo normal où elle aurait vécu heureuse alors que le personnage n'était pas émouvant pour trois sous.

J'ai maintenant extériorisé toute ma déception ! Je peux respirer à nouveau.
Merci d'être resté jusqu'à la fin, sur ce je vous souhaite de meilleurs visionnages de film.
Vive l'animation !