Parallèlement à ses activités de sabotage de l'industrie du film américain via les Ocean's, Steven Soderbergh fait de vrais films. Peut-être un peu dégoûté de la débauche de star qui l'entoure un peu trop souvent, il termine en 2005 une petite production avec des acteurs amateurs dans une bourgade de l'Ohio.
Et ma foi le résultat est est plutôt convainquant. Soderbergh dresse un portrait sans complaisance mais aussi touchant de la lower class américaine. Il prend le temps de filmer l'environnement, l'usine de poupées dans laquelle les personnages travaillent, les quartiers. L'intrigue simple et efficace maintient un bon suspense principalement grâce à la profondeur instillée aux personnages. On se surprend à se prendre d'affection pour eux pendant les 73 minutes de film. Tout est construit au fil de leurs relations, les sentiments qu'ils ont les uns par rapport aux autres et les conversations qui en découlent. Les dialogues remarquables sont un des ingrédients de cette construction intimiste exemplaire qui porte le film a un haut niveau émotionnel. Un meurtre viendra multiplier les enjeux et donner sens à cette construction.
Bien réalisé, bien scénarisé et cohérent, Bubble est un film qui démontre, s'il était encore besoin, qu'on peut toucher à l'excellence avec 4 bouts de ficelles et des idées.
Bravo Steven!