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J'ai de gros soucis avec le film Budapest, le premier est celui de l'exploitation d'un sous genre de sous genre qui est la " comédie bande de potes middle class, grosse défonce et filles en string"...
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Après un passage chez les américains avec le récent Cold Skin (2017), Xavier Gens, réalisateur du très sulfureux Frontière(s) (2007), passe de l’horreur à la comédie et nous raconte une histoire cocasse: Deux trentenaires parisiens décident de plaquer leurs boulots pour organiser des enterrements de vie de garçon à Budapest. Un pari risqué pour le réalisateur qui nous laissera sur le carreau.
Tout commence un soir de fête. Vincent (Manu Payet) et Arnaud (Jonathan Cohen) se font gentiment refouler à l’entrée d’une boîte de nuit branchée pour l'enterrement de vie de garçon de leur ami. Il n’en faudra pas moins à Arnaud pour faire le point sur sa vie. Alors, sur les conseils d’une belle-de-nuit rencontrée ce même soir, l’idée lui viendra d’ouvrir une agence de voyages spécialisée dans l’organisation d’EVG dans la capitale hongroise, un filon en or! Sous la coupole des films “inspirés d’une histoire vraie”, il est de coutume de s’attendre à des destinées incroyables, ou au mieux (pire) inspirantes. Avec Budapest, la vie de ces époux et employés en proie à la morosité parisienne pourra amuser tant elle est à contre-courant du genre. Mais les globe-trotters qui tenteraient l’aventure découvriront un récit d’une étonnante banalité…
Il y avait dans Budapest un intéressant ressort à la comédie. Les mariages et les cérémonies qui les précèdent se lestent d’une exubérance telle qu’il est toujours facile de s’en amuser. Et “Crazy Trips” n’est autre qu’une start-up parisienne qui s’enrichit sur le dos de la pauvreté, de la prostitution hongroise, tout en prenant ses clients pour des imbéciles (du nord de la France par exemple). La capitale se rit de la province et profite des séquelles de l’ex-bloc soviétique, passons ... Il y avait donc matière à rire (jaune) de notre époque et de l’éthique d’entreprise. Le sexisme potache est aussi un artifice bien connu du cinéma. Brillant de second-degré dans les OSS 117 et son agent aux accents colonialistes, il y a dans Budapest cette même volonté de créer des personnages aussi opportunistes que méprisants. Pourtant le film de Xavier Gens s'embourbe dans un humour racoleur, poussif, aux portes du vulgaire, et ne s’envolera jamais au-delà de l’exposé initial.
Manu Payet, en duo au scénario avec Simon Moutairou, se rattrapera avec son personnage de Vincent, et sa candeur attendrissante. Les conjointes respectives interprétées par Alix Poisson et Alice Belaïdi sauveront de quelques malaises. Georgio (Monsieur Poulpe), le correspondant hongrois trouvera l’occasion de surprendre avec quelques répliques. Les plus drôles resteront néanmoins celles du touriste suicidaire incarné par Victor Artus Solaro (dans une scène à 5 minutes de la fin). Et c’est dans de rares détails que Budapest aura la gentillesse de finalement divertir. Trop peu cependant pour fédérer autour de cette curieuse vision de la réussite et de la fraternité.
Créée
le 28 juin 2018
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