J'ai de gros soucis avec le film Budapest, le premier est celui de l'exploitation d'un sous genre de sous genre qui est la " comédie bande de potes middle class, grosse défonce et filles en string". Un peu à la manière du beau Bernard, ces films nous promène dans tous ces endroits du globe où l'on va nous montrer comme il est facile de trouver des putes et de la coke. Ces "mondo" nouvelle formule s'étalent alors sur grand écran comme d'immenses dépliants publicitaires où le relent colonialiste viendrait se frelater la race dans toute sa splendeur. Mais peut importe, car de la Hongrie, et des hongrois nous ne sauront rien. Nous sommes ici en touristes, et de la pire sorte qui soit.
Alors évidemment, pour les gens qui ont fait ce film, Budapest et la Hongrie, c'est le dark web et ils vont s'employer pendant tout le film à faire la promotion des trois piliers du crime organisé, à savoir le trafic d'êtres humains, le trafic d'armes et le trafic de drogue. Mais des gangsters dans le film nous n'en verront pas, pas davantage qu'aucun personnage non français n'aura le droit à plus d'une simili-réplique. Un peu comme un animal, l'autochtone ne s'exprimera que par grognements, sa femelle que par sa suggestivité lascive, tu t'en doute.
Finalement toute la moralité plus que douteuse de ce film apparaît en pleine lumière lorsque l'on réalise que ces endroits où le film nous emmène ne sont rien d'autres que les bordels du IV Reich, celui que Viktor Orban et ses acolytes de tous pays appelle de leurs voeux. Il y a une scène de fin de soirée dans une lumière un peu rouge et noire qui m'a rappelé involontairement "Les Damnés" de Visconti et je me suis demandé ce qu'un réalisateur comme lui ou comme Pasolini, auraient pu penser d'un tel film ou de quelle manière, ils auraient montré ce genre d'endroit.
Enfin, il y a ce sentiment très dérangeant de la place faite aux femmes dans le film. Là encore, les stéréotypes sont retaillés à la serpe, d'un coté des putes et des strip-teaseuses qui n'auront rien à dire ni à faire que de se trémousser le boule; et de l'autre côté la femelle castratrice et tout le petit complexe qu'elle fait trimballer à son mec, un complexe sur lequel l'auteur reviendra encore dans une scène finale avec un autre personnage. Tout cela est tout de même assez lourd et l'on en serait presque gêné pour lui d'en être réduit à une telle exposition de ses refoulements personnels.
.. Saloperie de film ..
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