Buffalo Bill retrace les très grandes lignes de la vie du personnage en les modifiant ou les enjolivant. C’est ainsi que le film évoque la chasse au bison, présentant à cette occasion un Buffalo Bill soucieux de limiter la chasse, ce qui n’était guère le cas… Et il montre évidemment la fameuse bataille de Warbonnet Creek au cours de laquelle il aurait tué le cheyennne Yellow Hand et devint célèbre. Il se termine par sa reconversion dans le monde du show business dans lequel il initia la construction de la légende américaine par le biais du spectacle. Cette période de sa vie sera l’objet plusieurs années plus tard du film parodique Buffalo Bill and the Indians, or Sitting Bull's History Lesson.
Si dans Buffalo Bill, la vie du personnage a été enjolivée pour servir la légende et à travers lui la gloire américaine, il n’en reste pas moins que ce western nous offre des scènes sublimes et en particulier la bataille de Warbonnet Creek. La charge des indiens toutes plumes au vent est saisissante, la mêlée est sauvage, le cadre de la bataille somptueux.
Ce film donne également la parole aux indiens. Et ils ne s’en privent pas dénonçant l’avidité des blancs. Lors d’une réunion entre chefs indiens, Yellow Hand s’exprime ainsi : « The white man has done this thing so the red man will starve. When the buffalo is gone, we starve. We have no meat to eat, no hides to make teppees, no robes to make beds ». Ce film est réputé pour avoir donné pour la première fois la parole aux indiens, pourtant le même langage était déjà tenu 8 ans plus tôt par le même personnage dans The Plainsman. Mais Buffalo Bill renforce encore cette dimension. Dans ce film, la civilisation américaine n’est pas montrée sous son meilleur jour et il prend à certains moments la forme d’un réquisitoire.
Buffalo Bill, un beau western autour d’un « héros » américain qui n’était à la base qu’un redoutable chasseur de bison !