Western très pro-indien de 1944, ce qui écorne encore un peu plus la théorie fumeuse de la critique qui fait de la Flèche brisée (1950) le premier film en faveur des Indiens.
L'Indien (ici Cheyennes et Sioux) n'est pas un dangereux sauvage assoiffé de sang et de scalps, ce sont les Blancs qui viennent rien qu'à l'embêter, blablabla...
Au final, ça donne un film un peu fin, pas trop bourrin, ce qui n'était pas forcément gagné d'avance.
Côté casting, c'est honnête. Joel McCrea porte bien la nuque longue (c'est à ce détail capillaire qu'on reconnaît un bon Buffalo Bill).
Maureen O'Hara, qui m'excite autant qu'un gratin de courgettes, a le bon goût de ne pas me gâcher le film.
Une fois n'est pas coutume, ce sont les seconds rôles qui portent l'ensemble. La squaw institutrice Linda Darnell a des arguments, on va dire physiques, à faire valoir.
Anthony Quinn, le plus célèbre transformiste d'Hollywood, joue avec panache un fils de chef de tribu, qui répond au doux et poétique nom de Main-Jaune (à chaque fois qu'on l'appelait j'avais l'impression qu'un type voulait jouer au nain jaune, étrange). On notera que le bougre a la cuisse ferme.
Et un satisfecit pour l'inénarrable Thomas Mitchell qui plante un truculent journaliste-écrivain sur qui repose la légende de William Frederick Cody, qui deviendra Buffalo Bill.
Parce que le film est intéressant de ce point de vue. Comment devient-on une légende ? Dès lors, la fin qui se déroule sur la Côte Est, à Washington et à New York, me passionne davantage que les sempiternelles charges d'Indiens qui beuglent lors de la première partie. En plus, y'a des histoires d'amour à la con au début.
Pour la suite des aventures de Buffalo Bill : http://www.senscritique.com/film/une-aventure-de-buffalo-bill/8821229586750985/critique/pruneau/