Bonne brochette d'acteurs et verve aux petits oignons.
La cohérence est partie, désabusée et fatiguée de ce monde devenu maussade et déshumanisé.
Et emporte avec elle tout signe d'espoir et d'amélioration.
Contexte frigide où l'on va suivre trois rejets de la société.
Un flic désabusé et indifférent aux crimes, un grand gaillard qui cache sa vulnérabilité derrière son long manteau et son couteau et un pauvre gars luttant contre sa solitude et ses pulsions.
Pour camper ces rôles, il ne fallait pas n'importe qui. Le choix de Blier s'est porté très justement sur papa Bernard, Jean Carmet et sur son fétiche Depardieu.
Avec Buffet froid, Bertrand Blier nous peint un monde sombre et pessimiste dans un milieu urbain glacé. Les innocents sont en prisons et les criminels en liberté. C'est rentré dans les mœurs. On ne s'étonne plus de rien et on abandonne tout espoir. Les seuls à être surpris, au final, ce sont les spectateurs qui se délectent de cette histoire moderne et amère.
Un cynisme qui aurait pu être pesant et étouffant s'il n'était pas sous-entendu derrière des scènes et des dialogues approchant le surréalisme.
Les personnages ont la fâcheuses tendance à agir de manière imprévisible et, à première vue, sans aucune logique. Et chaque réplique est un bijou si précieux qu'il donne de l'éclat à la noirceur du film.
Le film obtient ainsi une certaine légèreté où l'humour semble omniprésent. C'est seulement à la fin du film que les zygomatiques se desserrent, qu'un arrière gout prend la gorge et que l'humour se teint de noir.