Interprété par Gérard Depardieu, Alfonse est un trentenaire au chomage résidant avec sa femme dans une gigantesque tour HLM étrangement inhabitée.
Dans une gare déserte du RER, il rencontre un inconnu avec lequel il tente d'engager une conversation. Quelques minutes plus tard, il le retrouve un peu plus loin avec son propre couteau planté dans le ventre.
De retour à son appartement, sa femme le prévient de l'arrivée d'un nouveau voisin (Bertrand Blier) qui s'avère être un commissaire de police. Puis, sa route croise celle d'un assassin paranoïaque (Jean Carmet) qui toque à sa porte et lui avoue avoir tué sa femme. De fil en aiguille, ces personnages loufoques commettent une succession de meurtres toujours plus surréalistes, gratuits et insensés, semant de multiples cadavres sur leurs passages.
Ce bref résumé vous donne une petite idée de l'histoire abracadabrantesque dans laquelle est embarqué ce trio hétéroclite.
Cette fable macabre absurde ne s'embarrasse d'aucune intrigue, d'aucune logique, d'aucune cohérence, mais on reste scotché du début jusqu'à la fin. L'auteur prend un malin plaisir à faire agir et réagir ces personnages à l'opposé de ce à quoi on pourrait s'attendre compte tenu de leur personnalité et de leur profession. Cela créer des situations comiques formidables grâce à des dialogues intelligemment écrit. Le rythme est intense. Un gigantesque délire qui ne laisse au spectateur aucun répit.
Sous ses aspects comiques, le cinéaste Bertrand Blier développe une sombre vision du monde contemporain où prédomine la solitude et l'incapacité à communiquer avec les autres. L'environnement urbain paraît froid et déshumanisé. Seul un retour salutaire à la campagne permettra au trio de retrouver un semblant de cohérence, d'humanité et d'apaisement.
C'est tordant, mordant, hilarant et déprimant.
C'est drôle, tragique, caustique, provocateur et décalé.
On aime ou on déteste mais "Buffet Froid" reste incontestablement un Ovni du 7ème art à voir absolument !