Bullet Train marque le grand retour de Brad Pitt sur les grands écrans et du réalisateur David Leitch, un ancien cascadeur qui a notamment été la doublure du premier sur le tournage de Fight Club (1999) où ils se sont rencontrés. Depuis quelques années, Leitch s’est mis à réaliser des films orientés actions, on lui doit le premier John Wick notamment et Deadpool 2.
Bullet Train est l’adaptation d’un roman d’un écrivain japonais Kotaro Isaka où 5 tueurs à gages se retrouvent ensemble dans un train à grande vitesse reliant Tokyo à Kyoto, et se disputent entre autre une mallette remplie de cash appartenant à l’un des gangsters les plus redoutables du Japon. Qui arrivera en vie à Kyoto ? Pitt incarne le tueur rangé « coccinelle », un ex redoutable assassin qui s’est mis à la thérapie et qui prône désormais la non violence, se contentant de jobs moins « violents ». Malheureusement pour lui, le fait de vouloir voler la mallette dans le train, couplé à sa malchance légendaire et sa naïveté déconcertante, vont lui attirer des ennuis.
On croisera aussi le duo de tueurs Mandarine et Citron (Aaron Taylor Johnson et Brian Tyree Henry excellents), qui sont clairement les deux comics reliefs de l’histoire, entre un tueur obsédé par le dessin animé Thomas le train et l’autre plus terre-à-terre, les blagues fusent, autant que les balles. On notera aussi la performance de Joey King en « Prince », une jeune fille psychopathe manipulant la plupart des tueurs présents dans le train. Le réalisateur prend un malin plaisir à introduire des flashbacks pour poser les enjeux, tout en gardant la surprise et du suspens, pour respecter un peu le côté roman policier dont il est adapté. En découle une comédie d’action policière déjantée qui va marquer les esprits tant le film est réussit.
On a tout ce qu’il faut. L’humour est présent, et généralement il est quand même assez drôle, avec notamment l’utilisation de nombreux fusils de Tchekhov pendant toute l’aventure ( le serpent venimeux, le pistolet piégé…). Les scènes d’actions, se déroulant quasiment toutes à l’intérieur d’un train, sont bonnes, elles sont violentes et funs, et le train est clairement filmé comme un personnage, et plus le train va avancer vers Kyoyo, plus à la manière des personnages, il va y avoir de la destruction de décor, du sang, des impacts de balles…
Le film contient quelques caméos plutôt réussis, on sent que le film a été réalisé par une bande de potes qui voulait pas se casser la tête et offrir le meilleur divertissement possible. On frôle la perfection de l’absurdité comique lorsque le réalisateur introduit une bouteille d’eau comme un personnage à part entière de son film, vers la toute fin de l’aventure, qui se termine en apothéose de violence et de scènes over the top.
Mes quelques regrets ? Mis à part la faible exploitation de Karen Fukuhara (The Boys, Suicide Squad) que j’espérais avoir un rôle plus profond que cela, une légère petite incohérence dans une scène que je n’ai pas compris ( il faudra peut-être que je revois le film), concrètement c’est du très bon, c’est clairement mon second coup de cœur de cette année 2022 après Decision to Leave , reléguant The Batman à la troisième place.
Un film mêlant action déjantée, humour, avec un geste de suspens et d’intrigue policière, Bullet Train réussit là où un film comme The Passenger ( qui se voulait néanmoins plus sérieux) échouait lamentablement. Arriver à captiver les spectateurs pendant 2h16 dans un huit clos dans un train high-tech japonais, sans réel temps morts ( peut-être les 20-30 premières minutes sont plus posées pour introduire les enjeux de l’histoire), sans trop de fausses notes, en glissant de l’action à la comédie et de temps en temps dans le film à suspens, c’est fort. C’est Bullet Train, le blockbuster de l’été 2022 et aisément l’une des meilleures propositions cinématographique de cette année, ni plus ni moins.