Avec "Bunny Lake is Missing", Otto Preminger signe un thriller d'influence hitchcockienne, aux frontières du drame psychologique et du polar mystérieux.


On est d'abord envoûté par l'atmosphère de faux-semblants qui entoure ce récit sur la disparition d'une petite fille. Le réalisateur austro-américain parsème ainsi son film de personnages étranges et inquiétants, à l'image du voisin envahissant ou de l'ancienne institutrice qui vit recluse.
De sorte que le spectateur est amené à douter de tout et de tous, à l'instar de celui qu'on imagine époux et qui se révèle frère, et jusqu'à l'existence même de la fillette...


La deuxième partie du film s'avère un peu moins palpitante, une fois le mystère en grande partie éventé, mais l'intérêt réside alors dans la mise en scène précise de Preminger, qui choisit un noir et blanc évocateur pour étaler ses qualités de cadrage, montage, composition des plans... Certaines séquences apparaissent mémorables, à l'image du "jeu" final entre les protagonistes.


D'autre part la distribution s'avère impeccable, emmenée par l'immense Laurence Olivier, la très jolie Carol Lynley et l'inquiétant Keir Dullea.
Au final, "Bunny Lake is Missing" constitue une œuvre troublante, bien représentative de ces années 60, qui dégage un délicieux charme suranné, et constitue une pièce de choix dans la riche filmographie d'Otto Preminger.

Val_Cancun
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1960 et Les meilleurs films d'Otto Preminger

Créée

le 23 juil. 2015

Critique lue 404 fois

7 j'aime

Val_Cancun

Écrit par

Critique lue 404 fois

7

D'autres avis sur Bunny Lake a disparu

Bunny Lake a disparu
Moizi
8

Jeux d'enfants

Preminger frappe encore une fois assez fort avec ce film-ci, très habile, très bien traité et surtout superbement mis en scène. Le film commence lorsqu'on a une jeune mère, plutôt pas mal faut bien...

le 25 oct. 2015

14 j'aime

1

Bunny Lake a disparu
Thaddeus
8

L’enfance pandémoniaque

De prime abord, Bunny Lake a disparu renoue avec la tradition du Preminger intimiste, à l'action resserrée, après la série de fresques imposantes que constituèrent Exodus, Tempête à Washington ou Le...

le 3 janv. 2016

11 j'aime

Bunny Lake a disparu
greenwich
9

Bunny Lake a disparu (1965)

Bunny Lake est un petite fille de 4 ans. Ann Lake sa mère vient d'arriver à Londres et elle amène sa fille à l'école et la laisse seule dans une salle. Lorsqu'elle revient à midi, Bunny a disparu,...

le 1 juil. 2014

8 j'aime

Du même critique

Baby Driver
Val_Cancun
4

L'impossible Monsieur Baby

Cette fois, plus de doute, le cinéma d'Edgar Wright, quelles que soient ses qualités objectives, n'est définitivement pas pour moi. D'ailleurs je le pressentais déjà fortement (seul "Hot Fuzz"...

le 20 juil. 2017

60 j'aime

15

Faites entrer l'accusé
Val_Cancun
9

Le nouveau détective

Le magazine haut de gamme des faits divers français, qui contrairement aux (nombreux) ersatz sur la TNT, propose toujours des enquêtes sérieuses, très documentées, sachant intriguer sans tomber dans...

le 2 avr. 2015

50 j'aime

11

Bullet Train
Val_Cancun
4

Compartiment tueurs

C'est le genre de film qui me file un méchant coup de vieux : c'est bruyant, bavard, ça se veut drôle et décalé mais perso ça m'a laissé complètement froid, tant les personnages apparaissent...

le 4 août 2022

49 j'aime

17