Après avoir englouti la quasi totalité d’un paquet de gâteau, puis que la direction nous est interdit de manger dans la salle avant l’intervention toujours rigolote et bienvenu de Rubik Sallé, les lumières vacillent et le deuxième film commence. Bunny the Killer Thing de Joonas Makkonen, comme son nom et son pitch l’indique, a l’air très con, à savoir que le temps d’un séjour dans une cabane au fin fond des bois, un groupe de jeunes finlandais est attaqué par un monstre aux allures de lapin géant qui n’a qu’une envie : satisfaire son appétit sexuel auprès de la gente féminine. Je ne suis jamais vraiment amateur des films qui se veulent êtres simplement des gros délires, car il y manque toujours une substance quelconque qui donnerait son intérêt au film. J’ai été donc plutôt surpris par ce long-métrage finlandais qui, en plus d’être très drôle bien que redondant dans son humour, n’est pas dénué d’intérêt. Passé cette première demie-heure un peu longue dans laquelle les différents personnages nous sont présentés, le film rentre dans une frénésie de meurtres sexuel qui se font l’écho d’une société occidentale phallocratique et hétéro-normé. Ainsi, ce tueur à la longue verge en quête de “pussy” n’est pas si différent d’un mâle parti “chassé” le samedi soir. En nous présentant une ribambelles de personnages tous plus frustrés sexuellement les uns que les autres, le réalisateur nous invite à affronter nos propres frustrations et à briser ces carcans social et sexuels qui régissent nos quotidiens. Le film, plutôt court, n’est jamais ennuyeux, et grâce à une photographie maîtrisée (le film se déroule entièrement de nuit) et bien mis en boîte, convainc par son jusqu’au-boutisme nihiliste.
Tiré du journal de l'Étrange Festival 2015 de Paris : lire l'article entier sur mon blog...