Une jolie surprise que « Burn Out », film de genre français qui parvient à déjouer plusieurs pièges. Car si la mise en place est relativement convenue (un adepte de la moto doit passer de la drogue appartenant à de sinistres trafiquants, pour éponger la dette de la mère de son fils), la suite l’est un peu moins. On évite en effet le schéma éculé du quidam qui débarque dans l’univers criminel, s’y complait en s‘enrichissant et réglant ses problèmes, puis affronte les conséquences face à la concurrence ou la police.
Ici, Tony n’est jamais à l’aise dans le « milieu », et surtout constamment sous pression. Entre un boulot alimentaire, une tentative de devenir professionnel de la moto, et ses « patrons » infectes et violents, il va en prendre plein la tête… et le spectateur aussi ! Yann Gozlan parvient à très bien gérer cette tension à l’écran. Outre une sympathique BO électro qui renforce l’ambiance nocturne et le sentiment d’urgence, la réalisation se permet quelques audaces, et offre des poursuites immersives dignes de ce nom (dommage qu’il n’y en ait pas plus !).
Certes, le personnage de Manon Azem, pourtant à l’origine de l’élément perturbateur, est complètement sous-employé. Certes, les trafiquants sont caricaturaux (dans le genre bêtes et méchants, on fait difficilement mieux !). Mais ils ont le mérite d’être inquiétants, voire glaçants. Et François Civil est très convaincant en jeune homme complètement enlisé et tiraillé de partout, qui va recevoir son lot d’adrénaline.