Les Turcs sans bain

Jeune procureur impulsif et carré, Emre débarque dans une petite ville de Turquie. Rapidement, il se confronte aux notables locaux, qui cherchent à l'entourlouper dans leurs combines...

Je connais mal la culture et la politique interne turques. Aussi il y a sans doute des références qui me sont passées au-dessus. Et j'ignore si le portrait dressé est spécifiquement orienté contre Erdogan, ou simplement un constat général.

Toujours est-il que le film pointe du doigt l'état du système turque. Où règnent corruption et clientélisme. Avec ici un problème de d'effondrement de terres dues à la sécheresse, alors que le maire en poste promet de pomper davantage d'eau. Auquel va se rajouter une histoire de viol.

Des affaires qui seront en fait presque secondaire dans le film. L'important sera la relation entre ce procureur de plus en plus troublé (excellent Selahattin Paşalı) et les personnalités de la ville... mais aussi son homosexualité éventuelle.

La mise en scène est plutôt réussie, jouant sur une photographie dorée et des paysages désertiques. Et capable de créer un malaise immédiat avec quelques lignes de dialogues. En revanche l'intrigue a tendance à traîner un peu. Le film aurait gagné à être coupé de plusieurs dizaines de minutes.

D'autant que le long-métrage s'autorise à ne pas formellement boucler ses sous-intrigues, préférant se conclure d'une façon aussi abrupte que métaphorique !