La Toei refusant de louer des copies du film pour les diffusions à l'étranger, la version de Burst City diffusée à l'Etrange Festival était un montage spécial de 30 min accompagné par un mix de Sogo Ishii et Hiroyuki Onogawa à la musique. Si il y avait une séance à ne pas rater dans ce Festival, c'était bien celle là diffusant successivement Burst City et Electric Dragon 80000 V.
D'habitude, Sogo Ishii et son groupe Mach 1.67 accompagnent le film à la guitare et le diffusent à l'aide de deux projecteurs 35mm mais pour cette séance, ils ont décidé lui et Hiroyuki Onogawa de réaliser le mix à l'aide d'un ordinateur et de diffuser le métrage en vidéo. Moins impressionnant donc au niveau performance mais tout aussi efficace, l'aspect visuel de la vidéo assez crade renforce le côté chaotique et le son était tellement fort que les sièges et le sol en tremblaient.
Le montage du film n'avait rien à voir avec le montage de 2 heures diffusé en salle à l'époque et disponible en Laser Disc Japonais, le film devient complètement dénué de narration et ne possède plus aucun dialogue. Ce remontage tient donc plus du clip que du film en effaçant toute chronologie du montage " original " visant à passer dans un univers 100 % expérimental, on se laisse emporter par la musique et les images pour ne redescendre, que partiellement, à la fin de la séance.
Encore une fois, Sogo Ishii nous offre une performance totalement sensorielle, un trip visuel et sonore hallucinant et explosif autour de la scène punk nippone. Ce chaos visuel et sonore mené à toute allure avec l'énergie habituelle du cinéaste engendre un moment inoubliable et complètement jouissif. Tout comme un spectateur s'est exclamé à la fin de la séance, on a envie de dire : " Waouh ! ".