Premier long métrage du grand Paul Verhoeven Wat Zien Ik n'atteint pas le tiers des plus grandes réussites de son auteur ( Spetters, Keetje Tippel, Starship Troopers...) mais reste néanmoins un divertissement d'honnête facture. Construit sous la forme de saynètes comiques peu ou prou efficaces ledit film dépeint avec ludisme et grossièreté le quotidien de deux travailleuses du sexe chevronnées, dans une tonalité somme toute assez lourde voire poussive.
Paul Verhoeven ( qui du reste semble bel et bien avoir désavoué ce premier essai, considérant Turkish Délices comme son véritable premier film ) s'avère ici assez peu à l'aise dans le registre du burlesque mâtiné de salacités, osant tout de même plusieurs belles choses lorsqu'il s'agit d'explorer les déviances sexuelles de la société bourgeoise de sa terre natale. Jouant sur un mode décomplexé mais certainement un rien trop appuyé de la monotonie sordide et/ou grotesque vécue par le binôme de personnages féminins le cinéaste signe alors une ébauche de film forcément inaboutie mais toutefois plaisante et prometteuse, portant timidement en germe la thématique centrale d'une Oeuvre en devenir : la chair et sa profanation mêlée de désir et de violence, tantôt fantasmée, tantôt théâtralisée. Pas si mal au final, même si ce petit bout de film reste résolument incomparable aux grands chefs d'oeuvre de sa fructueuse carrière. Une curiosité, ni plus ni moins.