" For a moment there I thought we were in trouble ! "

Je lance Butch Cassidy and the Sundance Kid, je m’attends à en prendre plein les mirettes, à recevoir une belle claque sur le coin de la gueule. Bref, j’attends le chef d’œuvre. 1H45 plus tard et le final plutôt épique passé, j’ai belle et bien passé un bon moment, mais n’en suis pas sur le cul pour autant. Trop sage, parfois trop niais (cette scène de la bicyclette), il me manque un petit quelque chose.

Explication. Les célèbres bandits Butch Cassidy et Billy the kid attaquent des trains et passent du bon temps, insouciants. Seulement voilà, l’Amérique se civilise, les intérêts économiques se développent et les deux truands incarnent un mode de vie d’un autre temps, un peu trop gênant pour les grandes pontes de l’est. Adieu Far-West sauvage, bonjour capitalisme ! Le boss de la Pacific Union regroupe alors une bande de mercenaires et offre un CDD d’un nouveau genre aux meilleurs justiciers du pays. Pourchasser les joyeux lurons jusqu’à ce qu’ils les butent. Pris au piège, ils fuient braquer des banques en Bolivie, accompagnés de la charmante Etta, dulcinée du Kid.

Pas de fusillades à tout bout de champs, pas de duel à rallonge, pas de mort toutes les 85 secondes mais de beaux paysages, des moments de complicité et beaucoup de simplicité. Le film s’appuie sur un ton comique qui tranche avec les codes habituels du genre. Sa réussite repose avant tout sur son duo d’acteurs principaux tout bonnement parfait. Enjoué, sympathique, léger et insouciant, le destin de nos deux héros n’en reste pas moins inéducable. Leur fuite ne peut avoir qu’une conclusion possible, ils le savent, Etta le sait, nous le savons mais ils l’acceptent et profite de chaque instant. C’est ce qui rend les deux amis si attachant et confère à l’œuvre de George Roy Hill une dimension mélancolique quasi parfaite.