Butcher's crossing raconte le périple d'un étudiant d'Harvard qui se rend dans la nature sauvage du Colorado, où il va rejoindre une équipe de chasseurs de bisons dans un voyage qui mettra sa vie et sa santé mentale en danger.
Butcher's crossing est un western de Gabe Polsky sorti en DTV en 2023. Il s'agit de l'adaptation d'un livre de John Edward Williams publié en 1960.
En1874, Will Andrews (Fred Hechinger) tout droit sorti d'Harvard arrive à Butcher's Crossing, une petite frontalière du Kansas où le commerce de peaux de bisons bat son plein. Il rencontre Mac Donald, la référence du commerce de peaux de bisons, qui lui propose de devenir son adjoint à la comptabilité. Mais le "blanc bec" veut s'éprouver et écorcher les bêtes fraichement abattues (Pour devenir un homme, un vrai!). Il rencontre Miller (Nicolas Cage), un chasseur de bisons expérimenté qui lui révèle l'existence d'un col isolé dans le Colorado abritant un immense troupeau mais il a besoin de financements. Will met ses économies à sa disposition. Miller, Will, Charlie Hoge et Fred Schneider, l'écorcheur partent pour rejoindre le troupeau.
Arrivés sur place après un long périple peu palpitant, ils aperçoivent dans une vallée des troupeaux de bisons à perte de vue. Miller sort son fusil et commence à abattre les bêtes les unes après les autres, méthodiquement. Il demande à ses troupes de recueillir un maximum de peaux....en fait, beaucoup plus qu'ils ne pourront jamais en ramener. Les dépouilles des animaux écorchés gisent dans la plaine. Dans sa soif génocidaire, Miller oublie que le temps passe et que l'hiver arrive. Les 4 hommes se retrouvent piégés derrière le col avec les peaux et un gros stock de viande de bison, ils doivent attendre le printemps. Les rapports se tendent entre les protagonistes. De retour à Butcher's crossing, Miller (qui a perdu ses centaines de peaux) et Will (qui a perdu le sourire et ses illusions) apprennent que le commerce des peaux s'est effondré...
Tableau sans relief d'un ouest américain désenchanté, Butcher's crossing n'est pas une réussite. A l'exception de Mandy ou Colour out of space (...), Cage continue d'enchaîner les tournages de films "oubliables". Butcher's crossing montre à l'oeuvre des hommes sans âme et sans aucune profondeur psychologique dont le destin m'a laissé complètement indifférent dans cette odyssée morbide, à désespérer du genre humain. Quant aux femmes en ville, elles sont rares et officient souvent comme "hôtesses de saloon".... Les seules images tristement spectaculaires et vraiment émouvantes sont celles des majestueux troupeaux de bisons dans des paysages magnifiques qui sont exterminés par Miller, qui semble détester ces animaux sans que l'on ne puisse savoir pourquoi, si ce n'est par appât du gain.
Au final, Butcher's crossing montre avec quelle violence les Etats-unis se sont construits aussi sur les cadavres des bisons (Ce qui a facilité le génocide des indiens...), sujet qu'abordait déjà bien plus subtilement Kevin Costner avec Danse avec les loups. J'adhère à 100% au plaidoyer, ce qui n'est pas une excuse s'agissant de Butcher's crossing, un film viriliste et trop frontal qui ne raconte pas grand chose, traine en longueur et nous montre des personnages dont l'épaisseur psychologique est équivalente à une feuille de papier à cigarette.
Le tournage s'est déroulé dans une réserve indienne du Montana. En 20 ans, la population de bisons américains est passée de plus de 50 millions de têtes en 1864 à 300 têtes en 1884.
Aujourd'hui, la population de bisons serait revenue à hauteur de 500 000 têtes, disséminées dans les parcs d'Amérique du nord. Ironie du sort, le bison est désormais le mammifère officiel des États-Unis à la suite de la promulgation du National Bison Legacy Act, l'espèce est dorénavant partiellement protégée.
Trailer
Ma note: 4/10