Nicolas Cage chauve et barbu, tirant une gueule de six pieds de long tout le film, et grognant de temps en temps quand les répliques mal écrites ennuient jusqu'à son personnage. Butcher's Crossing, c'est l'histoire d'un jeune homme qui s'engage auprès d'un groupe de chasseurs de bisons "de l'extrême" (ils vont plus loin que les autres pour attraper de meilleures bêtes, avec une fourrure plus fournie), mais devient vite un boulet pour l'équipe (il n'est pas assez gaillard pour l'expédition).

Les conditions météo ne sont pas au rendez-vous, les gus se retrouvent coincés, pour une longue période (le temps que les beaux jours reviennent), et un membre est de plus en plus agité (veut partir à tous prix)...

Vont-ils s'en sortir ? Que va-t-il se passer ? Réponse : rien. Pour vous donner un ordre d'idée de l'enthousiasme que l'on peut ressentir devant ce film ultra fainéant, on vous indique que le résumé de la situation complexe (ce qu'on vient de vous décrire) arrive en réalité à 20 minutes du générique de fin. Sur 1h40, vous pouvez compter 1h10 d'intro où l'on vous présente les personnages (dont certains qui ne servent à rien : l'autre trappeur auprès duquel le jeune avait fait une demande d'embauche, on cherche encore à quoi il servait...), où les femmes ne sont montrées que comme des courtisanes (pour le dire poliment) que les hommes insultent et envoient valser sur le lit (on n'a pas une seule femme qui sort de ce carcan de déshonneur, et on n'a pas vraiment de héros qui agit bien envers les Dames non plus : mesdames, bon courage), et où les trappeurs chevauchent en regardant des bisons. Vaste programme. Il ne se passe rien, c'en est affligeant, et lorsqu'on croit avoir enfin atteint l'action du film, on est encore déçu :

le méchant tue un gentil, le chef des gentils ("Nico le Grognon") tue le méchant, ils rentrent, et ils découvrent que leurs peaux de bisons ne valent pas un kopek.

Vraiment, ça valait le coup (ironie). Butcher's Crossing est un film dédaigneux envers les personnages féminins (tous, et c'est bien le problème), vide d'intérêt, dans lequel Nicolas Cage nous prouve simplement combien il peut accepter n'importe quel film (mais que fait son manager ?), aussi pénible pour nous que pour lui.

Aude_L
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Flop 2023

Créée

le 19 déc. 2023

Critique lue 266 fois

Aude_L

Écrit par

Critique lue 266 fois

D'autres avis sur Butcher's Crossing

Butcher's Crossing
FrédéricGuérin1
7

Et pourquoi pas Kurt’s CrOsSinG

Il est toujours sympathique de voir Nicolas Cage, car il peut se révéler bon ou mauvais dans de bons ou de mauvais films. Là, il s’en sort plutôt bien avec ses compagnons de route mais c’est plutôt...

le 13 nov. 2023

3 j'aime

Butcher's Crossing
Arthur-Levain
4

Butcher's Crossing (2023)

D'après un livre du même nom (John Edward Williams, 1960).Will Andrews, un optimiste inspiré par la nature, quitte l'université pour se joindre à l'expédition d'un fier chasseur en quête de peaux de...

le 16 déc. 2023

3 j'aime

Butcher's Crossing
Fatpooper
7

Le monde continue de tourner

Chouette film. C'est un projet assez pessimiste, sur la nature humaine, l'addiction à la violence, au profit, à la gloire. C'est très contemporain en fait. Avec le délaissement très soudain des peaux...

le 6 févr. 2024

2 j'aime

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

Mulholland Drive
Aude_L
5

Tout le monde adore...sauf moi (snif).

Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...

le 9 oct. 2021

41 j'aime

Dogman
Aude_L
8

Besson a lâché les chiens !

Caleb Landry Jones est vraiment stupéfiant, nous ayant tour à tour fait peur, pitié, pleurer (l'interprétation d’Édith Piaf en clair-obscur, transcendée, avec un montage si passionné, on ne pouvait...

le 18 sept. 2023

40 j'aime