Nicolas Cage chauve et barbu, tirant une gueule de six pieds de long tout le film, et grognant de temps en temps quand les répliques mal écrites ennuient jusqu'à son personnage. Butcher's Crossing, c'est l'histoire d'un jeune homme qui s'engage auprès d'un groupe de chasseurs de bisons "de l'extrême" (ils vont plus loin que les autres pour attraper de meilleures bêtes, avec une fourrure plus fournie), mais devient vite un boulet pour l'équipe (il n'est pas assez gaillard pour l'expédition).
Les conditions météo ne sont pas au rendez-vous, les gus se retrouvent coincés, pour une longue période (le temps que les beaux jours reviennent), et un membre est de plus en plus agité (veut partir à tous prix)...
Vont-ils s'en sortir ? Que va-t-il se passer ? Réponse : rien. Pour vous donner un ordre d'idée de l'enthousiasme que l'on peut ressentir devant ce film ultra fainéant, on vous indique que le résumé de la situation complexe (ce qu'on vient de vous décrire) arrive en réalité à 20 minutes du générique de fin. Sur 1h40, vous pouvez compter 1h10 d'intro où l'on vous présente les personnages (dont certains qui ne servent à rien : l'autre trappeur auprès duquel le jeune avait fait une demande d'embauche, on cherche encore à quoi il servait...), où les femmes ne sont montrées que comme des courtisanes (pour le dire poliment) que les hommes insultent et envoient valser sur le lit (on n'a pas une seule femme qui sort de ce carcan de déshonneur, et on n'a pas vraiment de héros qui agit bien envers les Dames non plus : mesdames, bon courage), et où les trappeurs chevauchent en regardant des bisons. Vaste programme. Il ne se passe rien, c'en est affligeant, et lorsqu'on croit avoir enfin atteint l'action du film, on est encore déçu :
le méchant tue un gentil, le chef des gentils ("Nico le Grognon") tue le méchant, ils rentrent, et ils découvrent que leurs peaux de bisons ne valent pas un kopek.
Vraiment, ça valait le coup (ironie). Butcher's Crossing est un film dédaigneux envers les personnages féminins (tous, et c'est bien le problème), vide d'intérêt, dans lequel Nicolas Cage nous prouve simplement combien il peut accepter n'importe quel film (mais que fait son manager ?), aussi pénible pour nous que pour lui.