« [Étouffant un enfant] Comme tu peux le remarquer je suis pas trop habitué de ce côté là. Ça doit être mon deuxième ou troisième enfant en 5 ans. Je n'aime pas les infanticides. » dit il d'un air sincère.
Cela risque de choquer certaines personnes? Qu'importe!
On les accusera d'être allés trop loin. Mais ce qui fait l'intérêt du film, sa puissance humoristique, c'est justement l'extrême ; l'extrême absurdité et noirceur des situations, dans un climat faussement réaliste. La fausse volonté de rendre le film réaliste se caractérise notamment par des scènes d'intimité familiale avec le tueur, pleine de naïvetés, et tellement drôles tant elle contraste avec la "profession" de "Ben".
C'est l'histoire de Benoît, dit Ben, dont l'occupation professionnel consiste à assassiner des individus au hasard pour ensuite les détrousser : « Tu vois généralement en début de mois je me paie un petit facteur... Je me lève le matin... Et je prends ma matinée pour récolter les pensions, ce qui me permet, par la même occasion, de repérer les vieux qui ont de l’argent... ». Ces agressions s'effectuent généralement dans des rues isolées, mais Ben peut également opérer, pour ne pas perdre de temps lors des voyages, sur des passagers de train. C'est une profession qu'il pratique en toute froideur, par pur pragmatisme, se défendant d'être un psychopathe.
Par ailleurs, il se révèle être très heureux dans sa vie, voire même passionné, se montrant sensible aux petites choses du quotidien (« Pigeon, oiseau à la grise robe, Dans l'enfer des villes, À mon regard tu te dérobes, Tu es vraiment le plus agile »), esthète, avec une grande passion pour l'architecture et pouvant même se révéler généreux (« Tour à tour finaud, tour à tour polisson, tour à tour gangster, mais tour à tour généreux. Quelque soit le montant que tu me demanderas Rémi, toujours, je dis bien toujours, Benoît y pourvoira. »)
Son indifférence pour la vie des autres se renforcera au cours du film, et l'amènera, contre ses principes, à tuer sans intérêt, sans calcul.
Les caméramans, au départ restent neutres, se gardant de tout commentaire (le film est en ce sens une parodie de l'émission "Strip Tease", dans laquelle le comportement de l'équipe de tournage peut réellement se révéler absurde dans certaines situations (des personnes se faisant arnaquer de manière flagrante) par le maintien, en toutes circonstances, de son principe de neutralité et de non-intervention).
Mais progressivement, ils commencent à devenir complices, et ont notamment l'occasion de participer à un viol.
Complétement décalé, ce film est une vraie perle.
A noter que le film a été fait sans budget, les créateurs du film étant également les acteurs. Benoit Poelvoorde n'est alors qu'un amateur sans ambition.