Contrairement à ce que les crédits laissent supposer, C'est la faute à Rio est le remake du film français Un moment d'égarement, réalisé sept ans plus tôt par Claude Berri. Donc, le postulat de base est le même, à savoir deux hommes d'âge mur qui partent vacances avec leurs filles, et l'une des deux va tomber amoureuse de celui qui pourrait être son père, et ils doivent cacher leur relation.
Sauf qu'ici, le ton pris tient davantage de la comédie, quelque chose qui pourrait faire penser à du Blake Edwards en petite forme, avec son lot de quiproquos amusants. C'est également la période où Michael Caine, qui reprend dans le film le rôle que tenait Jean-Pierre Marielle, choisissait ses rôles non seulement en fonction du fric mais aussi de la possibilité de voyager, et là, il a été servi. C'est aussi et surtout le dernier film réalisé par Stanley Donen à l'âge de 59 ans, qui tourne cela de manière impersonnelle au possible, mais ça reste divertissant pour le quatuor, où on peut parler de Joseph Bologna, qui reprend le rôle de Victor Lanoux, une toute jeune Demi Moore (qui incarne la fille de Caine) dont la présence est très secondaire, et enfin l'objet du désir joué par Michelle Johnson, alors âgée de 18 ans, et dont la carrière ne se remettra jamais de ce coup d'essai. Car il faut dire qu'elle n'a pas froid aux yeux, ce qui explique pourquoi elle a été choisie.
Bon, après, faut dire que le choix de Rio n'est pas vraiment expliqué, mais le film tient tout de même la route grâce à l'aspect comique de certaines scènes, et d'un Michael Caine vraiment irrésistible, même s'il est flanqué d'énormes lunettes. C'est peut-être un peu plus fou dans l'esprit que le film de Claude Berri, qui s'interrogeait sur le désir masculin passé quarante ans, mais c'est parfaitement complémentaire, sauf la dernière partie avec l'épouse de Michael Caine qui arrive dans la partie, totalement inutile.
Au final, même si c'est indigne du talent de Stanley Donen, qui semble avoir complètement perdu la vista dès les années 1970, C'est la faute à rio reste tout de même honorable. Mais quand même, drôle de choix pour clore une carrière pareille...