Au moment où Edgar Wright profitait de la fin du monde pour faire la tournée des pubs, le scénariste Evan Goldberg et l'acteur au rire gras Seth Rogen, sur un sujet similaire, se barricadaient chez James Franco le temps de leur premier long-métrage en tant que cinéastes, adaptant le court "Jay and Seth versus Apocalypse".
Sorte de récit initiatique sur l'amitié, comme l'était, avec plus de profondeur et de réussite, "Superbad", "This is the end" a tout du film de potes budgétisé à des millions de dollars, avec ses qualités comme ses (énormes) défauts. On passera rapidement sur un scénario aussi épais qu'un sandwich SNCF probablement improvisé sur le plateau, sur un final un peu foireux et sur l'irritant catalogue de célébrités (eh mais c'est Jason Segel ! eh mais c'est cette pouffe de Rihanna !) pour ne retenir que le plus sympa.
A savoir un bon gros délire gras donnant pour une fois la vedette à la crevette Jay Baruchel, éternel second couteau d'une bande trop souvent phagocytée par Rogen, ici relativement en retrait, plutôt bien foutu (sans être remarquables, les SFX ont de la gueule) et à la bonne humeur communicative. L'humour a beau être complètement con, cela fonctionne plutôt bien, grâce à la présence d'un casting ravi d'être là, à commencer par Jonah Hill et Danny McBride, au sommet de leur forme.
Mise en abîme un brin facile et superficielle du métier d'acteur, trop longue et manquant de rigueur, "This is the end" est à voir pour son joyeux bordel, pour l'autodérision de chacun, pour la connerie ambiante, et surtout, surtout, pour voir cette bande de glands se faire racketter par la frêle Emma Watson et pour le caméo de Channing Tatum en esclave sexuel.