Bienvenue à Derry
Une ville où il fait bon vivre 26 années sur 27, avec ses habitants tous plus tordus les uns que les autres, visitez ses friches où la nature et les odeurs vous raviront, rencontrez son clown Grippe-sou qui fait rire petits et grands, ici personne ne vous viendra en aide surtout si vous êtes un enfant...
Le décor est planté, vous savez maintenant ce qu'il en est, il reste fidèle à l'image qu'on s'en fait dans le livre et un poil plus sombre que dans le téléfilm de 90.
Je dois dire que j'attendais ce film comme un enfant attend son anniversaire, comme un toxico attend sa dose, je n'ai jamais caché mon amour pour Le téléfilm, du coup mes attentes étaient très hautes, il fallait que le film surpasse son prédécesseur tout en collant avec le livre de Stephen King qui est une pépite.
En sortant de la salle et pendant la séance je réalisais petit à petit ce qu'il se passait, je vivais ce que tout cinéphile rêve de vivre: voir une adaptation géniale d'un livre aimé, je suis sorti avec des étoiles pleins les yeux et satisfait comme rarement, le dernier film d'horreur m'ayant autant ravi étant Insidious.
Le Klub des loosers
Le film tire sa force de ses personnages, et grâce aux acteurs en herbe qui ont fait un travail remarquable, les petites histoires des membres du club des ratés sont toutes intéressantes, même si elles n'ont pas toutes le meme temps de développement.
Contrairement à la version de 90, rien n'est édulcoré ici, il ne s'agit pas de tout public et ça se fait ressentir en peu de temps...
Que ce soit le meurtre de Georgie qui ne fait pas dans la dentelle, Henry qui entaille sans mal Ben pour lui rappeler son prénom, le père de Beverly qui est un peu trop obsédé par sa fille, etc, etc...
Tout est plus sombre, on raconte les choses de façon crue pour coller avec le livre et ça j'ai aimé. Les enfants parlent et agissent comme des jeunes de leurs âges, du coup les jurons fusent à tout va surtout de la bouche de Richie, celui ci apporte la touche humoristique qu'il ne fallait surtout pas négliger dans un film comme Ça, il permet de sortir un peu de cette tension qui sinon serait perpétuelle.
Ce que j'ai apprécié également c'est que chaque paumé finira par résoudre son problème et souvent d'une excellente façon, à 13 ans ils passent à l'âge adulte à cause de tout ça, leurs enfances aura été de courte durée, ils ne voient pas l'été comme des mômes...
Concernant Henry Bowers et sa bande, je trouve qu'on ne les voit pas suffisamment j'aurais aimé plus, même si le peu qu'on le voit, il fait preuve d'une cruauté maladive, il est vraiment taré pour le coup et par contre j'ai apprécié que l'on voit son père et qu'on comprenne d'où il tire sa folie psychopathe...
La scène où Henry tue son père est excellente, j'espère qu'il reviendra dans la deuxième partie pour être l'instrument de Ça...
Lève ta main pour Pennywise
Déjà ne pas se rater sur Le club c'est important, mais ce qui est primordial c'est de ne pas louper Ça (Pennywise, Grippe-sou, etc...), et encore une fois le film a fait très fort, si je regrette qu'il manque un peu d'humour par rapport à la version Tim Curry, il compense par une cruauté sans limites, il ne fait pas de demi-mesure dans ses actions et attaque directement là où ça fait mal.
Physiquement il est réussi, son regard perturbant finira par violer des inconscients et même si j'ai eu un peu de mal avec ses dents au début, au final j'ai aimé cet effet Kraken qui va te dévorer en un seul croc.
Un autre point positif c'est qu'en voyant Ça, à des moments j'avais l'impression de voir Freddy Krueger prenant plaisir à torturer ses victimes en leur montrant leurs pires cauchemars, les deux tirent leurs forces dans la peur des enfants, et vu que je suis un très grand fan du griffu ça m'a fait extrêmement plaisir ce parallèle et puis les clins d'oeil au cinéma et dans la salle de jeux c'était superbe.
Le clown a également une façon de bouger très étrange, comme si il était pris de spasmes, ça renforce la peur de le voir arriver comme un sprinteur...
J'ai flotté comme sur un nuage
L'histoire et les personnages sont donc excellents, je vais parler de la réalisation à présent, j'en suis très satisfait, Andres Muschietti a su donner une atmosphère macabre à son long-métrage et ce dès la scène d'ouverture. Si le téléfilm Il est revenu a traumatisé une génération d'enfants, Ça 2017 devait frapper très fort ! La génération d'ados blasés que plus rien n'effraie ne le sera sûrement pas, mais le film a le mérite d'aller au bout des choses.
Rien que le bras arraché d'un enfant après seulement 10 minutes, le ton est donné.
Je retiens également les scènes améliorées, celle du lavabo qui est excellente, le combat final qui est clairement au dessus, et j'en passe.
Les ajouts par rapport au téléfilm apportent une touche encore plus sombre d'un univers où les enfants et les parents sont clairement perdus. Le coup de l'émission de télé qui envoie des messages subliminaux, puis totalement clairs, était très bon aussi.
Concernant la musique, je ne l'ai pas trouvé mémorable mais elle s'incorpore tout à fait dans l'univers.
J'avais comme appréhension que le film joue trop sur les jump-scares, j'ai rien contre ça à la base mais trop c'est rarement bon, finalement il n'en est rien, il y en a très peu et on les voit venir de loin.
Il y'a quelques clins d'œil au cinéma tout au long du film, on peut apercevoir des affiches de E.T, de Beetlejuice, le cinéma passe Batman puis Freddy 5, on voit également une salle d'arcade, le réalisateur ancre son film dans les 80's et c'est appréciable.
Une chose que j'aimais dans le téléfilm qu'on ne retrouve pas ici, ce sont les enfants devenus adultes qui se souviennent de cet été terrible, ce montage en flash-back avec chaque histoire vu du point de vue de chaque enfant était très bon.
Le réalisateur a choisi de ne s'attarder que sur les enfants et de fonctionner de façon linéaire, ce qui n'est pas mauvais pour autant et garde le suspense sur leurs vies adultes.
En bref, vous l'aurez compris j'ai beaucoup apprécié ce film et je ne peux que le conseiller à tous les amateurs de films d'horreur, je suis impatient de le revoir et bordel qu'est ce que ça va être long jusqu'à la suite...
Tu flotteras aussi...
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