Je viens de sortir de la salle...et une soudaine envie de faire une critique s'est emparée de moi. En effet, ce film est plus complexe à analyser qu'il en a l'air. Pour tout vous dire, je ne suis pas adepte des films d’horreurs, j'évite même d'en regarder. En revanche, le film Ça m'a tout de suite intrigué grâce à sa bande annonce envoûtante. Et je dois vous avouer que je n'ai jamais mis une telle note à un film d'horreur... sauf que...
Ça n'est pas un film d’horreur, c'est bien plus que ça ! L'oeuvre originale de Stephen King traite de beaucoup de sujets intéressants et se concentre surtout sur la période de l'adolescence. Le passage à l'âge adulte est un événement important dans la vie de chacun d'entre nous et Andres Muschietti, le réalisateur, arrive parfaitement à retranscrire les peurs des personnages principaux. Le club des losers est très bien interprété et tout ses membres sont très bien caractérisés. Le groupe d’adolescent se révèle être l'âme du film. Plus qu'un simple film d'horreur de divertissement, le long-métrage part sur une réflexion sur l'enfance, sur les problèmes que peuvent rencontrer les adolescents et leurs peurs. La psychologie est ici essentielle et rajoute une profondeur non négligeable au film qui peut être vu comme un parcours initiatique afin de devenir adulte. Des symboliques sont reconnaissables pour la plupart des situations dans lesquelles se trouvent les personnages. L'actrice qui joue Beverly est d'ailleurs, en plus d'être magnifique, très douée et fait passer beaucoup d'émotions en un regard.
De plus, il y a un réel effort de mise en scène et de stylisation qui est vraiment rare dans ce type de film. Beaucoup de plans restent en mémoire à la fin de la séance et accentuent l'aspect glauque de la scène.Tout au long du film, la tension ne quitte pas le spectateur, lui perforant le ventre jusqu'à qu'il craque. Si quelques scènes très bien réalisées nous ont terrifiées (la scène du tableau), il faut bien avouer que les puristes du genre seront déçus puisque le film ne fait pas réellement peur dans le propre sens du terme. Ici, c'est plutôt viscéral et violent dans la représentation des peurs de chacun des personnages. C'est justement cette différence majeur avec les films d’horreurs ordinaires qui m'ont fait autant aimé Ça. Mais toutes les scènes du film ne sont pas destinées à faire peur ! D'ailleurs, les moments de sincérités, de disputes ou de complicités entre les différents protagonistes ne font qu'accentuer la qualité du film. L'idée de replacer l'histoire dans les années 80 est géniale et fonctionne à merveille, rappelant toute fois la série Stranger Things. Quelques longueurs sont quand même à signaler et on ressent vraiment les actes du film, ce qui nous empêche pas pour autant d’apprécier le spectacle mené par le talentueux clown dansant Grippe-Sou ! Parlons-en de clown qui mis en avant par rapport au roman. L’excellent Bill Skarsgard fait un incroyable antagoniste et actualise le personnage mythique qui hante les pensées de chaque fan de Stephen King. Il se conduit d'abord de manière enfantine puis change complètement d'expression pour devenir le clown vicieux et effrayant que l'on connait tous. L'acteur a vraiment fait un travail formidable autour des expressions qui rendent le personnage fascinant. On regrettera néanmoins quelques effets spéciaux qui ne passent pas très bien à l'écran et font retomber la tension provoquée par la scène.
Ainsi, je vous conseille vivement d'aller voir le film Ça qui dépasse le simple genre de film d'horreur, se préoccupant de la psychologie de ses personnages et mettant en scène un moment important dans la vie des adolescents: le passage à l'âge adulte. Même si le film ne fait pas vraiment peur au propre sens du terme, il arrive à installer une tension angoissante qui perdure jusqu'à la fin, nous transportant en face à face avec Grippe-Sou.