Bien morbide phénomène que l'attrait de l'homme pour sa propre peur. Comme cherchant à éveiller une machine ancienne il creuse le terreau de ses entrailles à l'affût du grand frisson, et bien malin qui saura le satisfaire. Car faire peur est un art et pas des moindres : il se pratique avec une toute singulière honnêteté. Il s'agit de surpendre l'homme en maniant ce qu'il connaît déjà, l'asseoir amoureusement dans le canapé du confort pour venir lui mordre les fesses s'il s'assoupit. Le problème c'est que surprendre un homme qui s'attend à être surpris et qui à même payé pour n'est pas mince entreprise et qu'insuffler l'angoisse à un ravi sur canapé ne se fait pas sans tour de passe-passe. Ici en tout cas, c'est foiré. Pourtant tel un fast-food ultracalorique le film envoie du gras en matière de suffixes en phobe : reprendrez vous un peu de claustro ? De la megalo peut être, ou bien miso. Toujours pas ? Nous avons tout un assortiment de clowns, de zombies, d'enfants démembrés et d'égouts parasités pour vous servir. Et pourtant rien ne marche, une farandole d'idées pas médiocres vite tournées au ridicule. On piétine, on patauge, on périphérise et on paillassonne, je suis au regret de l'annoncer : après m'avoir frénétiquement battu les œufs pendant pas moins de 2 heures ce film ne m'a jamais faite monter en mayonnaise.