Derry n'est pas une ville comme les autres. Ici les gens meurent ou
disparaisse 6 fois plus que dans le reste du pays et je parle que des
adultes les enfants c'est pire, bien bien pire.
Lorsque la nostalgie se révèle être une des plus redoutables armes cinématographiques !##
Ça est un film tiré des romans de Stephen King qui dans les années 80 à bénéficier de deux adaptations en téléfilm intitulés "Ça chapitre I et Ça chapitre II il est revenu ". Une expérience horrifique qui ma grandement marquée étant enfant, dont je suis grandement ravi de retrouver aujourd'hui.
À présent, c'est le réalisateur Andy Muschietti qui s'y colle. Avec ingéniosité le cinéaste amène une excellente proposition avec cette nouvelle adaptation, délivrant ce que j'appelle clairement un remake réussi et intelligent, ayant compris qu'on ne veut pas qu'un vulgaire copié collé d'un remake mais bien une proposition artistique originale qui en se servant des bases de sa conception, arrive à proposer quelque chose d'innovant, pas répétitif ni trop facile.
Ça est un film d'horreur intelligent qui frappe fort à l'estomac livrant un monde dangereux et anxiogène où l'on ressent le mal qui découle de cette ville telle une pourriture putride pouvant vous contaminer. L'ambiance est oppressante, le rythme effréné, à peine le film commence qu'on plonge immédiatement dans l'horreur. La tension reste jusqu'au bout extrême, on ne reste jamais plus de 10 minutes sans que l'horrible clown vienne faire des siennes. Peu de répit rendant le récit éprouvant.
On pourrait croire que le trop-plein de séquence sous tension viendrait à la longue à agir en overdose mais il n'en est rien, car intelligemment mis en avant. L'originalité des diverses attaques et autres agressions de Ça font que pas une fois on a l'impression de revivre une même séquence.
Je ne sais plus où je l'ai lu, mais apparemment "ça" serait une expression psychanalytique expliquant que la pulsion sexuelle se réfère à une pulsion de mort. Ce serait pour cela que l'apparition du clown ne serait perçu que par les enfants. J'ai envie de dire pourquoi pas.
La photographie est magistrale, appuyée par un filtre de couleur verdâtre pâle rendant les décors atrocement macabre et effrayant. La mise en scène est surprenante étant changeante. À chaque scène on assiste à une conception différente de la précédente dans son montage. Un atout technique surprenant, propre au réalisateur Andy Muschietti qui a l'art et la manière de dresser une technicité en perpétuel changement.
Des sujets extrêmement osés et choquants sont abordés dans le récit.
Dramatiquement le film frappe fort tant les thèmes abordés sont pertinents et perspicaces en adéquation avec la folie dépeinte. En effet, en plus de traiter du clown démoniaque, on s'attarde sur les problèmes familiaux de chacun de nos petits héros. Jusque-là me direz-vous c'est normal, seulement le truc c'est que l'on aborde des thèmes très marquants tels que la pédophilie, l'inceste, la maltraitance, la torture, la sur-médication, le meurtre... des thèmes doublement choquants car ils touchent des enfants. Des mignards plongés dans la violence et l''immoralité de la vie. Une expérience violente dont on ressort marqué au fer rouge.
C'est ironique, les séquences hors clown sont finalement les plus choquantes.
Est-ce que le film fait peur ? Pour ma part, je ne me suis sentis à aucun moment à l'aise tellement il m'a marqué avec cette subtile violence non protectionniste. Non protectionniste car dans ce long métrage même un enfant peut mourir, et de manière violente sans nous épargner le moindre détail. On ressent clairement une influence prise dans le monde horrifique des années 80 ou personne n'est épargné.
Le clown est physiquement bien foutu, possédant un physique flippant assez particulier surtout dans ses déplacements rapides où il tangue dans tous les sens. Cependant, je trouve la première version du clown plus inquiétante car il paraît beaucoup plus gentil et innocent comme pour nous faire baisser la garde alors qu'en fait c'est un monstre. Limite le premier "Ça" a une tête de prédateur sexuel le rendant oppressant, alors que celui-là bien que j'apprécie aussi, possède avant tout une tête de psychopathe. Une chose est certaine je n'aimerais pas me retrouver devant lui ou son ancienne version.
Le casting est absolument parfait ! La bande de potes appelé "Les ratés" est super bien choisi tant on y croit. Personnellement je me suis retrouvé à nouveau plongé dans mon enfance. Avec ce petit groupe l'on retrouve cet esprit de bandes de copains propre au ciné des années 80, comme avec "E.T, Génération Perdu, Les Goonies, Super 8 ou encore plus récemment Stranger Things". Les enfants sont convaincants et réussissent à rendre leurs personnages à la fois attractif et attachant. On rigole facilement avec eux tout comme on se retrouve vite plongé dans leurs angoisses les plus profondes.
Je n'y ai vu aucun mauvais talent, au contraire, il y en a même trois qui m'ont complètement retourné. Je pense en particulier à la jolie petite Beverly incarnée par Sophia Lillis, le pauvre Henry joué par Nicholas Hamilton et enfin Jérémy Ray Taylor pour le rôle de Ben le gars au grand coeur. Tous les trois sont pour moi une véritable révélation ! Il est très intéressant de voir le message sur la vision mature, violente et cru de notre monde, passé par le via d'une bande de gosses. Il est clair que le but visé est celui du passage à l'âge adulte en perdant toute innocence à cause du monde néfaste les entourant.
CONCLUSION :
Ça est ce que j'appelle un remake totalement ! En plus de nous livrer un clown tueur psychopathe démoniaque bien flippant, le récit offre une expérience horrifique méritant grandement d'être vu tant le fond et les thématiques abordées sont autant pertinentes que frappantes. On assiste à une vision effroyable de l'enfance corrompus par cette noirceur adulte. Un rapport à la violence extrême par le biais d'enfants ayant perdu l'innocence depuis bien longtemps à cause et avant tout des abominations humaines par les adultes (à se demander si le plus grand ennemi du film est bien "Ça"). Bienvenu dans l'antre de la perfidie !
Une vision de l'enfance glaciale mais aussi pleine d'espoir où l'amitié et l'union triomphent de tout.